Type de document: document du collectif Pour une autre PAC
Extraits : L’UE est dotée d’une Politique Agricole Commune, mais pas d’une politique alimentaire. La PAC est conçue pour la production, et non au service de la demande alimentaire de nos concitoyen·ne·s, en structurant par exemple des filières territorialisées de transformation ou de vente, en assurant l’accès de tous aux produits alimentaires. Or, la déconnexion entre l’amont et le reste de la filière pose problème : les agriculteur·rice·s européen·ne·s sont orienté·e·s vers des pratiques, des modèles ou des productions ne répondant pas à la demande des « mangeur·se·s », sensibles à la qualité, au goût, à la typicité, à l’équilibre et à l’éthique de leur alimentation. Par conséquent, les contribuables européen·ne·s subventionnent partiellement une production qui ne les sert pas.
C’est pourquoi la plateforme Pour une autre PAC ambitionne le passage d’une Politique Agricole Commune à une Politique Agricole et Alimentaire Commune, en travaillant sur l’intégration de l’alimentation depuis septembre 2017.
La réforme post 2020 est l’occasion de dessiner une politique agricole et alimentaire de transition , devant mener progressivement l’UE sur la voie d’une révision plus profonde de cette politique à horizon 2030. […]
Une alimentation durable est une alimentation choisie, variée, saine et nutritive, autant de proximité que possible, et dont la production et les circuits de transformation et de distribution sont respectueux des humains, du bien-être animal, de l’environnement et du climat. […]
La PAC actuelle manque certains objectifs majeurs liés à l’alimentation. […] Grosses insuffisances sur le volet santé environnementale, notamment concernant la réduction des intrants chimiques de synthèse, l’amélioration de la potabilité de l’eau et l’absence d’aides sur le bien-être animal. Participe, aux côtés d’autres éléments, à un déséquilibre des choix de consommation du fait du déséquilibre des types d’aliments subventionnés et donc moins chers à l’achat : beaucoup de subventions pour les céréales, le sucre, la viande et le lait / très peu pour les légumineuses, les fruits et légumes frais. Cela a notamment un effet de surconsommation de produits d’origine animale, produits de manières intensive et donc sans respect du bien-être des animaux d’élevage. […]
Sur la base du bilan qu’elle tire de la PAC 2015–2020, la plateforme Pour une autre PAC a établi une première vague de propositions visant à intégrer l’alimentation dans la prochaine réforme de la PAC.
Les propositions visent à atteindre cinq objectifs généraux (sans hiérarchisation) :
1) Qualité nutritionnelle de la production alimentaire
2) Premier pas vers l’accès de tou·te·s à une alimentation choisie, diversifiée et saine
3) Recherche d’autonomie alimentaire à l’échelle des territoires
4) Respect du bien-être des animaux pour les aliments d’origine animale
5) Souveraineté alimentaire européenne dans le respect de celle des pays du Sud.