Type de document : article publié dans Réussir bovins viande
Auteur : François d’Alteroche
Extrait : Les problèmes de boiteries, courants dans les élevages laitiers, tendent à devenir plus fréquents en allaitants. L’évolution du parc de bâtiment et le nombre accru d’animaux dans les élevages expliquent pour partie ces évolutions.
Pas de pieds, pas de cheval ! Ce dicton bien connu des cavaliers devrait aussi pouvoir s’appliquer aux bovins. Comparativement à d’autres espèces et en particulier aux bipèdes que nous sommes, une des particularités des bovins est de faire reposer un poids conséquent sur une surface portante bien modeste. Chaque onglon d’une vache de 800 kg supporte peu ou prou 100 kg et la surface portante de cet onglon est de seulement quelques centimètres carrés. À titre de comparaison, cela représente une pression au centimètre carré de surface portante très largement supérieure à ce que doit supporter un pied humain. Chez les bovins, le poids repose sur le seul talon et la projection de la muraille externe jusqu’à la pince. Cette pression est localement fortement accrue lorsque l’animal se déplace. Elle l’est d’autant plus lors de déplacements rapides et tout particulièrement au moment des bousculades, affrontements et chevauchements.
Dans l’environnement naturel des bovins qu’est la prairie, les pressions sur les onglons sont pour partie amorties par la souplesse du sol. « Plus les vaches restent dehors à l’herbe et meilleure est la qualité de leurs pieds. L’ennemi du pied des vaches c’est le béton car il n’amortit rien », souligne Marc Delacroix, vétérinaire et spécialiste des boiteries. À côté de son effet « amortisseur », le sol d’une prairie a également un effet « balai-brosse ». L’herbe nettoie en permanence les sabots des animaux au fil de leurs déplacements.