Type de document : Article scientifique publié dans Frontiers in Veterinary Science.
Auteurs : Johanna Karin Bernhard, Beatriz Vidondo, Rahel Lisa Achermann, Rahel Rediger, Dimitri Stucki, Kerstin Elisabeth Müller, Adrian Steiner
Résumé en français (traduction) : Les vaches légèrement et modérément boiteuses en stabulation entravée se comportent différemment des vaches non boiteuses. Une étude de cas-témoins appariés
La boiterie affecte les vaches laitières dans le monde entier et elle est généralement associée à de la douleur. Les différences de comportement entre les vaches laitières boiteuses et celles qui ne le sont pas pourraient être moins prononcées en stabulation entravée qu’en stabulation libre, car les exigences de base pour l’appareil locomoteur d’une vache et donc l’impact de la boiterie sur le comportement semblent être plus faibles en stabulation entravée. Les différences de comportement entre les vaches boiteuses et non boiteuses pourraient être utilisées pour estimer l’impact de la boiterie sur le bien-être des vaches laitières entravées. Dans cette étude, les vaches ont été classées comme boiteuses si leur note de locomotion était comprise entre 2,25 et 3,25 sur une échelle de 1 à 5. L’objectif était de comparer le comportement alimentaire, la rumination et le comportement de couchage des vaches boiteuses par rapport aux vaches non boiteuses, afin de tirer des conclusions sur l’association entre boiterie, comportement et bien-être chez les vaches laitières entravées. Le comportement alimentaire et de rumination de 26 vaches, le comportement de couchage de 30 vaches, et les activités effectuées respectivement en position debout et couchée de 25 paires cas-témoins ont été analysés, en tenant compte des critères de correspondance : élevage, type de race et groupe de parité. Les vaches en lactation ont eu moins de périodes de repos couchées [moyenne des différences par paires (cas-témoin) (moyennediff) = -2,6 périodes, CI95% (-3,8–1,4) périodes, p = 0,001], mais ces périodes de repos étaient plus longues [moyennediff = 26,7 min par période, IC 95% (10,1-43,4) min par période, p = 0,006]. Le temps de repos était plus court [différence moyenne = -64,7 min, IC 95% (-104,4–24,9) min, p = 0,006] chez les vaches boiteuses par rapport aux témoins non boiteuses. Les vaches boiteuses ont mangé moins longtemps [différence moyenne = -27,7 min, IC 95% (-51,5–4,0) min, p = 0,042] et ont passé une plus grande partie de leur temps debout à ruminer [différence moyenne = 7,2%, IC 95% (3,2-11,1)%, p = 0,001] au lieu de manger. Les résultats de cette étude indiquent que la boiterie modifie le comportement des vaches laitières entravées en termes d’alimentation, de rumination et de couchage. Ces résultats indiquent que les boiteries légères et modérées (score de locomotion entre 2,25 et 3,25 sur une échelle de 1 à 5) sont susceptibles d’être associées à une altération du bien-être des vaches laitières boiteuses entravées. Cela souligne la nécessité de réduire continuellement la prévalence et la gravité des boiteries dans les troupeaux laitiers en stabulation entravée.
Résumé en anglais (original) : Lameness affects dairy cows worldwide and is usually associated with pain. Behavioral differences in lame compared to non-lame tie-stall-housed dairy cows might be less pronounced than in free-stall-housed, since the principle demands to a cow’s locomotor system and thus the impact of lameness on behavior seem to be lower in tie stalls. Behavioral differences between lame and non-lame cows might be used to estimate the impact of lameness on the well-being of tied dairy cows. In the current study, lame cows were categorized as locomotion scoring between 2.25 and 3.25 on a 1–5 scale. The aim was to compare the eating, rumination and lying behavior of lame cows against non-lame tied dairy cows, in order to draw conclusions on the association of lameness, behavior and well-being in tied dairy cows. The eating and rumination behavior of 26, the lying behavior of 30, and the relative upright and lying activities of 25 matched case-control pairs were analyzed, considering the matching criteria farm, breed-type, and parity-group. Lame cows had fewer [mean of the pairwise differences (case–control) (meandiff) = −2.6 bouts, CI95% (−3.8–−1.4) bouts, p = 0.001], but longer lying bouts [meandiff = 26.7 min per bout, CI95% (10.1–43.4) min per bout, p = 0.006]. The lying time was shorter [meandiff = −64.7 min, CI95% (−104.4–−24.9) min, p = 0.006] in lame cows compared to their non-lame controls. Lame cows had a shorter eating time [meandiff = −27.7 min, CI95% (−51.5–−4.0) min, p = 0.042] and spent a larger proportion of their upright time ruminating [meandiff = 7.2%, CI95% (3.2–11.1)%, p = 0.001] instead of eating. The results of the current study indicate that the eating, rumination, and lying behavior of lame tied dairy cows is altered. These findings indicate that slight and moderate lameness (locomotion score between 2.25 and 3.25 on a 1–5 scale) are likely to be associated with an impaired well-being in affected tied dairy cows. This underlines the need to continuously reduce the lameness prevalence and severity in tied dairy herds.