Type de document : Article scientifique publié dans Frontiers in Veterinary Science
Auteurs : Nadège Aigueperse, Elsa Vasseur
Résumé en français (traduction) : L’aménagement d’une aire d’exercice en plein air influe sur la réactivité des vaches entravées et sur les relations entre l’homme et la vache
Le confinement et la restriction des déplacements sont une réalité pour la plupart des vaches laitières. L’accès à l’extérieur est l’une des méthodes permettant d’accroître les possibilités de déplacement. Cependant, conduire les vaches vers une aire d’exercice extérieure augmente leur exposition à des manipulations différentes de celles d’un système de logement intérieur. Ces situations sont susceptibles de provoquer des réactions de peur, qui peuvent entraîner des blessures pour la vache et un danger ou des pertes économiques pour l’éleveur. Notre objectif était d’évaluer le développement de la relation homme/vache et la réactivité générale des vaches après une période de 12 semaines d’accès à l’extérieur en hiver, en été et en automne. Au total, 16 vaches en hiver, 16 en été et 15 en automne ont été incluses dans l’étude et ont été soit affectées au traitement (Out), soit sont restées dans la logette (NonOut). Un test de réactivité humaine et un test de soudaineté ont été effectués avant et après la période d’expérimentation de 12 semaines. En hiver et, dans une moindre mesure, en automne, les vaches Out ont obtenu un meilleur score de réaction humaine que les vaches NonOut, ce qui suggère que les vaches ayant accès à l’extérieur pendant l’hiver ont associé les approches humaines à des événements positifs. Inversement, aucune différence dans le score de réaction humaine n’a été constatée entre les deux groupes de vaches pendant l’été. Pour l’été et l’automne, les vaches Out ont cependant montré une diminution de leur score de réaction au test de soudaineté par rapport aux vaches NonOut. Les résultats du test de réactivité humaine en été suggèrent que les vaches ayant accès à l’extérieur n’ont pas associé la manipulation à un événement positif. Il est intéressant de noter que ce résultat n’est pas dû au fait que les vaches ont été plus effrayées, puisque le test de soudaineté a suggéré que les vaches Out étaient moins craintives que les vaches NonOut. La manière dont les vaches ont été conduites à l’extérieur pourrait expliquer les différences de réactions des vaches. Dans ce cas, les vaches d’été ont été confrontées à des restrictions de mouvement plus importantes lors des déplacements vers l’aire extérieure qu’en hiver, ce qui peut avoir été perçu négativement par les vaches. Nous concluons que, outre la fourniture d’un accès à l’extérieur, la manière dont les vaches sont manipulées pendant ces événements peut avoir un impact significatif sur leurs réactions et pourrait faciliter les manipulations futures.
Résumé en anglais (original) : Confinement and restriction of movement are a reality for most dairy cows. Providing outdoor access is one method to increase movement opportunities. However, leading cows to an outdoor exercise area increases their exposure to manipulations different from those of an indoor housing system. These situations have the potential to induce fear reactions, which can lead to injuries for the cow and danger or economic losses for the farmer. Our aim was to evaluate the development of the human-cow relationship and general reactivity of cows after a 12-week period of outdoor access provision in winter, summer and fall. A total of 16 cows in the winter, 16 in the summer, and 15 in the fall were enrolled in the study and either allocated to the treatment (Out) or stayed in the tiestall (NonOut). A human reactivity test and suddenness test were performed before and after the 12-week treatment period. In winter and to a lesser extent in fall, Out cows had a better human reaction score compared to NonOut cows, suggesting that cows with outdoor access during the winter associated human approaches with positive events. Conversely, no difference in the human reaction score was found between treatments during the summer. For summer and fall, Out cows did, however, show a decrease in their reaction score to the suddenness test compared to NonOut cows. The results of the human reactivity test in the summer suggested that cows with outdoor access did not associate the manipulation with a positive event. Interestingly, this result is not due to the cows being more frightened, since the suddenness test suggested that the Out cows were less fearful than NonOut cows. The way in which cows were led to the outdoor area could explain the differences in cow responses. Here, summer cows faced greater movement restrictions during trips to the outdoor area than in the winter, which may have been negatively perceived by the cows. We conclude that, besides the provision of outdoor access, the manner in which cows are handled during these events may have significant impacts on their reactions and could facilitate future handling.