Type de document : Article scientifique publié dans Frontiers in Veterinary Science
Auteurs : Luisa Magrin, Marta Brscic, Isabella Lora, Paola Prevedello, Barbara Contiero, Giulio Cozzi, Flaviana Gottardo
Résumé en français (traduction) : Évaluation à l’abattage des lésions de la muqueuse du rumen, des poumons et du foie comme outil de référence pour l’amélioration de la santé et du bien-être des bovins de boucherie en phase de finition
Les inspections post-mortem en abattoir constituent un outil utile pour la surveillance des maladies animales. Cette étude transversale vise à évaluer la prévalence des lésions de la muqueuse du rumen, des poumons et du foie dans 153 lots de bovins de boucherie de finition sélectionnés au hasard, par le biais d’une inspection post-mortem à l’abattoir. Au moins 15 animaux par lot ont été inspectés à l’abattage par deux vétérinaires pour un total de 2 161 animaux (1 376 taureaux ; 785 génisses) provenant de 80 exploitations commerciales italiennes. Les rumens ont été inspectés en enregistrant comme variables binaires (présence/absence) les signes d’hyperkératose, de ruminites, d’ulcères et de cicatrices en étoile. De même, les poumons ont été inspectés pour détecter des signes de pneumonie et le foie pour détecter des signes de lipidose, d’abcès et/ou d’adhérence. Une hyperkératose de la muqueuse et des signes de ruminite ont été détectés respectivement chez 58 et 30 % des rumens inspectés. Les cicatrices ruminales en étoile étaient plus fréquentes chez les taureaux que chez les génisses (18 contre 11 % ; P < 0,05). Des signes de pneumonie grave ont été observés dans 10 % des poumons ; un abcès et/ou une adhérence dans 4 % des foies. L’hyperkératose de la muqueuse du rumen a été reliée à des signes de ruminite, et les signes de ruminite ont été reliés à des cicatrices en étoile. Aucune corrélation n’a été trouvée entre les lésions hépatiques et d’autres troubles du rumen ou des poumons. La grande variabilité observée entre les lots pour la prévalence de lésions spécifiques a suggéré le développement d’un système d’étalonnage pour fournir un retour d’information aux vétérinaires des exploitations, car ces lésions peuvent refléter un statut de maladie subclinique difficile à détecter chez l’animal vivant. Les quartiles de la prévalence par lot des altérations du rumen, des poumons et du foie (si ≥1%) ont été calculés comme outil de référence, et la valeur du troisième quartile a été proposée comme seuil critique pour chaque lésion. L’utilisation du système de benchmarking pourrait permettre d’attribuer chaque lot inspecté à une « classe sanitaire » spécifique. Les lots présentant une prévalence supérieure au seuil critique pour une lésion donnée devraient être signalés aux vétérinaires des exploitations d’origine où des mesures devraient être prises afin d’identifier et de réduire les facteurs de risque pour ce problème sanitaire spécifique. La connaissance des données d’inspection post mortem ainsi que la mise en œuvre du système d’étalonnage proposé devraient aider les vétérinaires des exploitations à améliorer la gestion des troupeaux en matière de santé et de bien-être.
Résumé en anglais (original) : Abattoir post-mortem inspections offer a useful tool for animal disease surveillance. The present cross-sectional study aimed at assessing the prevalence of rumen mucosa, lung, and liver lesions in 153 randomly selected batches of finishing beef cattle through a post-mortem inspection at the abattoir. At least 15 animals per batch were inspected at slaughter by two veterinarians for a total of 2,161 animals (1,376 bulls; 785 heifers) coming from 80 Italian commercial farms. Rumens were inspected by recording as binary variables (presence/absence) signs of hyperkeratosis, ruminitis, ulcer, and star scars. Similarly, lungs were inspected for signs of pneumonia and livers for signs of lipidosis, abscesses, and/or adherence. Hyperkeratosis of the mucosa and signs of ruminitis were detected in 58 and 30% of the inspected rumens, respectively. Ruminal star scars were more prevalent in bulls than in heifers (18 vs. 11%; P < 0.05). Signs of severe pneumonia were observed in 10% of the lungs; abscess and/or adherence in 4% of the livers. Hyperkeratosis of rumen mucosa was correlated to signs of ruminitis, and signs of ruminitis were correlated to star scars. No correlations were found between hepatic lesions and any other rumen or lung disorders. The wide variability observed among batches for the prevalence of specific lesions suggested the development of a benchmarking system to provide feedback to the farm veterinarians, as these lesions can be reflective of a subclinical disease status not easy to be detected in the live animal. Quartiles of the batch prevalence of rumen, lung, and liver alterations (if ≥1%) were calculated as a benchmarking tool, and third quartile value was proposed as an alarm threshold for each lesion. The use of the benchmarking system could allow to allocate each inspected batch to a specific “health class.” Critical batches with a prevalence above the alarm threshold for a given lesion should be reported to veterinarians of the origin farms where actions should be taken in order to identify and lower the risk factors for that specific health issue. Knowledge of post-mortem inspection data along with the implementation of the proposed benchmarking system should help farm veterinarians to improve herd management from a health and welfare perspective.