Type de document : Rapport publié par la Conservative Animal Welfare Foundation (U.K.)
Auteurs : Thomas Billingtonand Jennifer-Justine Kirsch (Fish Welfare Initiative)
Résumé exécutif en français (traduction) : Bien-être des poissons
Le Royaume-Uni a été l’un des premiers pays à promulguer une législation sur le bien-être des animaux, et reste à ce jour l’un des pays les plus déterminés à protéger le bien-être des animaux d’élevage. Cependant, les poissons ont généralement été laissés à l’écart de ces progrès. Aujourd’hui, on estime que le Royaume-Uni élève de 28 à 77 millions de poissons et en capture de 1,5 à 2,7 milliards chaque année, sans que le traitement de ces animaux ne fasse l’objet d’aucune réglementation.
La communauté scientifique a trouvé des éléments de preuve de la sensibilité des poissons il y a plus de vingt ans, et aujourd’hui, cela est largement reconnu par les consommateurs. 76 % des personnes au Royaume-Uni pensent que le bien-être des poissons devrait être garanti au même titre que celui des autres animaux élevés pour l’alimentation. Cependant, l’absence actuelle de législation a créé une crise du bien-être animal aussi massive qu’inhumaine.
La concurrence mondiale et l’épuisement des stocks de poissons sauvages ont obligé les producteurs à adopter une intensification rapide et, ce faisant, à sacrifier la durabilité à long terme. En ce qui concerne la pêche, les chalutiers rasent des écosystèmes entiers et capturent des milliers de poissons dans des filets surchargés. La majorité des milliards de poissons capturés dans les eaux britanniques meurent par asphyxie (appauvrissement en oxygène). Au cours de cette méthode d’abattage cruelle, les poissons peuvent rester conscients pendant une à deux heures avant d’être soulagés de leurs souffrances. En pisciculture, une épidémie de poux de mer coûte des millions à l’industrie chaque année. Des taux de mortalité qui seraient alarmants dans d’autres secteurs d’animaux d’élevage sont acceptés en routine. La production est instable, et l’industrie s’est habituée à des pratiques dangereuses, injectant des quantités considérables d’argent pour maintenir cette situation précaire jugée viable (et laissant les poissons, l’environnement et le bien-être social en absorber le coût). Pourtant, il existe des alternatives. Dans le monde entier, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à rechercher des produits plus respectueux de l’environnement. Il existe des moyens efficaces pour améliorer le bien-être des poissons. Après avoir quitté l’UE, le Royaume-Uni a eu une occasion unique d’aider les pisciculteurs et pêcheurs entrepreneurs et d’ouvrir la voie au reste du monde. Cela pourrait être bénéfique pour le bien-être social, l’environnement et les milliards de poissons qui sont pêchés chaque année. Vous trouverez ci-dessous une liste d’améliorations du bien-être qui, selon nous, peuvent aider le Royaume-Uni à poursuivre son héritage d’innovation dans le domaine du bien-être animal et à légiférer la compassion.
1. Etiquetage obligatoire
a. Informer les consommateurs sur ce que les étiquettes « durable » et « biologique » signifient réellement pour le bien-être des poissons.
b. Mettre en place des étiquettes qui indiquent correctement les implications du bien-être des produits de la mer.
2. Améliorer la gestion du chalutage démersal et à perche
a. Introduire des restrictions saisonnières.
b. Établir un calendrier pour mettre fin au chalutage démersal et au chalutage à perche et le remplacer par des méthodes de capture plus respectueuses du bien-être et plus durables.
3. Améliorer le bien-être dans les pêcheries de capture marine
a. Réduire la durée de la capture et du débarquement et diminuer le risque de blessures et de mort avant étourdissement.
b. Développer une législation pour une capture et un abattage sans cruauté pour les navires britanniques et ceux qui pêchent dans les eaux britanniques.
4. Sélectionner des sites d’aquaculture et communiquer
a. Mettre en place des systèmes de surveillance et d’évaluation des sites plus performants afin de localiser les exploitations en fonction des faibles niveaux de poux de mer.
b. Créer des zones interdites à l’aquaculture pour empêcher la dispersion des poux du poisson.
c. Améliorer la communication entre les aquaculteurs pour :
i. Synchroniser les traitements entre fermes voisines et éviter la réinfection après un traitement réussi.
ii. Communiquer sur les traitements qui ont réussi ou échoué dans des zones similaires.
iii. Synchroniser les périodes sans activité (période de temps entre les cycles de pêche) pour permettre aux infestations de poux de mer de se dissiper.
5. Financer la recherche sur le bien-être des poissons
a. Faire progresser le domaine de la recherche sur le bien-être des poissons en affectant des fonds.
Résumé exécutif en anglais (original) : The UK was one of the first countries to enact animal welfare legislation, and to this day stands as one of the strongest countries for protecting farmed animal wellbeing. However, fish have typically been left out of this progress. Today, the UK farms an estimated 28 to 77 million fish and catches a further 1.5 to 2.7 billion every single year, with close to no regulation on the treatment of these animals.
The scientific community found evidence for fish sentience over two decades ago, and now this is broadly recognized by consumers. 76% of people in the UK believe the welfare of fish should be safeguarded to the same extent as other animals farmed for food. However, the current lack of legislation has created an animal welfare crisis that is as massive as it is inhumane.
Global competition and the depletion of wild fish stocks has forced producers to adopt rapid intensification, and, in the process, sacrifice long-term sustainability. In fisheries, trawlers level entire ecosystems to the ground and catch thousands of fish in crowded nets. The majority of the billions of fish caught in UK waters die from asphyxiation (oxygen depletion). During this cruel slaughter method, fish can remain conscious for up to 1-2 hours before being relieved from their suffering. In fish farming, an epidemic of sea lice is costing the industry millions each year. Mortality rates that would be alarmingly high in other farmed animal sectors are accepted as routine. Production is unstable, and the industry is now habituating dangerous practices, pouring in money to keep this precarious situation viable (and leaving fish, the environment, and social welfare to absorb the cost). However, there are viable alternatives. Across the globe, more and more consumers are searching for higher welfare products. There are effective ways to help improve fish welfare. Having left the EU, the UK has been presented with a unique opportunity to uplift entrepreneurial farmers and fishers, and pave the way for the rest of the world. This could benefit social welfare, the environment, and the billions of fish that are harvested each year. Below is a list of welfare improvements that we believe can help the UK to continue its legacy of innovation in the animal welfare space and legislating compassion.
1.Mandatory Labelling
a.Educate consumers about what ‘sustainable’ and ‘organic’ labels truly mean for fish welfare.
b.Introduce labels that correctly indicate the welfare implications of sea food products.
2.Improvement of Demersal and Beam Trawl Management
a.Introduce seasonal restrictions.
b.Build a timeline for ending demersal and beam trawling entirely and substitute with more welfare-friendly and sustainable capture methods.
3.Welfare Improvements in Marine Capture Fisheries
a. Minimise time during capture and landing and decrease risk of injuries and pre-stunning death.
b. Develop legislation for humane capture and slaughter for UK vessels and those fishing in UK waters.
4. Aquaculture Site Selection and Communication
a. Establish stronger monitoring and site assessment systems to locate farms based on low sea lice levels.
b. Create no-farming zones to break sea lice dispersal.
c. Enhance communication between farmers to:
i.Synchronize treatment among neighboring farms and avoid reinfection after successful treatment.
ii.Communicate about treatments that succeeded or failed in similar areas.
iii.Synchronize fallow periods (the period of time between cycles offish) to allow sea lice infestations to dissipate.
5.Funding of Fish Welfare-Oriented Research
a.Advance the field of fish welfare research by earmarking funds.