Type de document : Article scientifique publié dans Animals
Auteurs : Lydia Giménez-Llort, Virginia Torres-Lista
Résumé en français (traduction) : Nidification sociale, bien-être des animaux et surveillance des maladies
L’évaluation du bien-être et de la progression des maladies dans les modèles animaux est essentielle. La plupart des outils reposent sur l’évaluation de sujets individuels, alors que les comportements sociaux, également sensibles aux maladies aiguës, aux maladies chroniques ou à la santé mentale, sont rarement suivis car ils sont complexes et prennent du temps à évaluer. Nous proposons l’évaluation de la nidification sociale, un comportement typique de l’espèce qui se produit naturellement dans des conditions de logement standard, pour un tel suivi comportemental. Nous fournissons un exemple de son utilisation pour évaluer les déficits sociaux et les effets à long terme de la stimulation sensorielle tactile-proprioceptive néonatale du jour 1 à 21, chez des souris 3xTg-AD adultes mâles et femelles atteintes de la maladie d’Alzheimer, par rapport à des homologues non transgéniques (NTg) appariés selon le sexe et l’âge et présentant un vieillissement normal. La nidification sociale était sensible au génotype (moins bonne chez les souris 3xTg-AD), au sexe (moins bonne chez les mâles), au profil et au traitement (temps distinct pour observer le score maximum et incidence du nid parfait). Puisque la nidification sociale peut être facilement incluse dans les routines d’hébergement, cette approche neuroéthologique peut être utile pour le bien-être des animaux, le suivi de la progression de la maladie et l’évaluation des facteurs de risque potentiels et des effets des stratégies préventives/thérapeutiques. Enfin, les caractéristiques non invasives, indolores, simples, rapides et peu coûteuses de cette surveillance en cage sont des avantages qui rendent la surveillance de la nidification sociale réalisable dans la plupart des animaleries.
Résumé en anglais (original) : The assessment of welfare and disease progression in animal models is critical. Most tools rely on evaluating individual subjects, whereas social behaviors, also sensitive to acute illness, chronic diseases, or mental health, are scarcely monitored because they are complex and time-consuming. We propose the evaluation of social nesting, a species-typical behavior naturally occurring in standard housing conditions, for such behavioral monitoring. We provide an example of its use to evaluate social deficits and the long-term effects of neonatal tactile-proprioceptive sensorial stimulation from postnatal day 1 to 21, in male and female adult 3xTg-AD mice for Alzheimer’s disease compared to sex- and age-matched non-transgenic (NTg) counterparts with normal aging. Social nesting was sensitive to genotype (worse in 3xTg-AD mice), sex (worse in males), profile, and treatment (distinct time to observe the maximum score and incidence of the perfect nest). Since social nesting can be easily included in housing routines, this neuroethological approach can be useful for animal welfare, monitoring the disease’s progress, and evaluating potential risk factors and effects of preventive/therapeutical strategies. Finally, the noninvasive, painless, simple, short time, and low-cost features of this home-cage monitoring are advantages that make social nesting feasible to be successfully implemented in most animal department settings.