Type de document : Revue scientifique publiée dans Frontiers in Veterinary Science
Auteurs : Laura A. Boyle, John F. Mee
Résumé en français (traduction) : Facteurs affectant le bien-être des veaux laitiers non sevrés destinés à un abattage précoce et indicateurs d’abattoir basés sur les animaux et reflétant leur bien-être à la ferme
Dans de nombreuses exploitations laitières, mais particulièrement dans celles qui sont basées sur le pâturage et qui ont des vêlages saisonniers, les « veaux excédentaires », qui sont principalement des mâles, sont tués à un jeune âge parce qu’ils ont peu de valeur et qu’il n’est pas économiquement viable de les élever. Ces veaux sont soit mis à mort à la ferme peu après leur naissance, soit envoyés à l’abattoir. Dans les pays où les veaux sont envoyés à l’abattoir, leur âge varie de 3-4 jours (Nouvelle-Zélande et Australie ; « bobby calves ») à 3-4 semaines (par exemple, Irlande) ; ils ne sont pas sevrés. Tous les veaux courent le plus grand risque de mourir au cours du premier mois de vie, mais si l’on ajoute à cela leur faible valeur, les veaux excédentaires destinés à un abattage précoce (c’est-à-dire âgés de moins d’un mois) sont particulièrement exposés à une atteinte de leur bien-être à la ferme. Le bien-être de ces veaux peut également être compromis pendant le transport et le transit sur les marchés et à l’abattoir. Il est de plus en plus admis que le retour d’information aux éleveurs sur les résultats des indicateurs de bien-être basés sur les animaux (IBA) (y compris la santé) collectés avant et après l’abattage peut permettre d’améliorer le bien-être des animaux. Les facteurs de risque d’atteinte au bien-être des veaux dans l’exploitation, en transit et à l’abattoir, associés à un programme d’évaluation du bien-être ante et post mortem (AM/PM) spécifique aux veaux âgés de moins d’un mois, sont donc décrits. Ce programme fournirait également une base factuelle permettant d’identifier les exploitations dans lesquelles ces animaux sont davantage exposés à un risque d’atteinte au bien-être. Les indicateurs IBA suivants, au niveau de l’individu ou du lot, sont proposés : Les indicateurs AM comprennent l’évaluation de l’âge (maturité ombilicale), de l’état nutritionnel (état corporel, déshydratation), du comportement (comportement général, posture, aptitude et stabilité à se tenir debout et à se déplacer, frissons, vocalisations, comportements oraux/succion croisée, peur, jeu) et les signes de processus pathologiques (capacité locomotrice [boiterie], propreté/salissures fécales [diarrhée], blessures [plaques dépourvues de poils, tuméfactions, plaies], dyspnée/toux, écoulement nasal/oculaire, gonflement/décharge du nombril) ; les mesures PM comprennent l’évaluation de l’adéquation de l’alimentation (contenu de la caillette, lait dans le rumen, réserves de graisse viscérale) et la mise en évidence de processus pathologiques (omphalite, troubles digestifs, péritonite, abcès [internes et externes], arthrite, septicémie et pneumonie). Sur la base de modèles similaires chez d’autres espèces, ces informations peuvent être utilisées dans une boucle de rétroaction positive non seulement pour protéger et améliorer le bien-être des veaux, mais aussi pour alimenter les plans de gestion du bien-être des veaux à la ferme, soutenir les revendications de la filière en matière de bien-être animal et évaluer les performances en matière de bien-être au niveau national et international.
Résumé en anglais (original) : In many dairy industries, but particularly those that are pasture-based and have seasonal calving, “surplus calves,” which are mostly male, are killed at a young age because they are of low value and it is not economically viable to raise them. Such calves are either killed on farm soon after birth or sent for slaughter at an abattoir. In countries where calves are sent for slaughter the age ranges from 3-4 days (New Zealand and Australia; “bobby calves”) to 3-4 weeks (e.g., Ireland); they are not weaned. All calves are at the greatest risk of death in the 1st month of life but when combined with their low value, this makes surplus calves destined for early slaughter (i.e., <1 month of age) particularly vulnerable to poor welfare while on-farm. The welfare of these calves may also be compromised during transport and transit through markets and at the abattoir. There is growing recognition that feedback to farmers of results from animal-based indicators (ABI) of welfare (including health) collected prior to and after slaughter can protect animal welfare. Hence, the risk factors for poor on-farm, in-transit and at-abattoir calf welfare combined with an ante and post mortem (AM/PM) welfare assessment scheme specific to calves <1 month of age are outlined. This scheme would also provide an evidence base with which to identify farms on which such animals are more at risk of poor welfare. The following ABIs, at individual or batch level, are proposed: AM indicators include assessment of age (umbilical maturity), nutritional status (body condition, dehydration), behavioral status (general demeanor, posture, able to and stability while standing and moving, shivering, vocalizations, oral behaviors/cross-sucking, fearfulness, playing), and evidence of disease processes (locomotory ability [lameness], cleanliness/fecal soiling [scour], injuries hairless patches, swellings, wounds], dyspnoea/coughing, nasal/ocular discharge, navel swelling/discharge); PM measures include assessment of feeding adequacy (abomasal contents, milk in rumen, visceral fat reserves) and evidence of disease processes (omphalitis, GIT disorders, peritonitis, abscesses [internal and external], arthritis, septicaemia, and pneumonia). Based on similar models in other species, this information can be used in a positive feedback loop not only to protect and improve calf welfare but also to inform on-farm calf welfare management plans, support industry claims regarding animal welfare and benchmark welfare performance nationally and internationally.