Type de document : Article scientifique publié dans Applied Animal Behaviour Science
Auteurs : Silja Griss, Stefanie Riemer, Charlotte Warembour, Filipe Maximiano Sousa, Ewaldus Wera, Monica Berger-Gonzalez, Danilo Alvarez, Petrus Malo Bulu, Alexis López Hernández, Pablo Roquel, Salome Dürr
Résumé en français (traduction) : S’ils pouvaient choisir : Comment les chiens passeraient-ils leurs journées ? Modèles d’activité dans quatre populations de chiens domestiques
Bien que les chiens domestiques en liberté (CDEL) constituent la majorité de la population canine mondiale, de nombreux aspects de leur écologie selon les habitats sont peu connus. Les budgets d’activité de ces chiens peuvent également éclairer les décisions de gestion des chiens domestiques sous dépendance de l’homme. Nous avons recueilli des données sur les schémas d’activité de chiens domestiques du Guatemala (n = 58) et d’Indonésie (n = 37), ainsi que de chiens de ferme (n = 11) et des chiens de compagnie (n = 20) en Suisse. Les CDEL des deux pays et les chiens de ferme suisses avaient en commun le fait que, bien qu’ils aient un propriétaire, ils passaient la plupart ou la totalité de la journée à l’extérieur sans être confinés. A l’inverse, l’activité des chiens de compagnie est largement contrôlée par leurs propriétaires. Cette étude transcontinentale nous a donc permis de distinguer les effets de l’environnement sur l’activité des chiens des effets dus aux différents niveaux de contrôle par les humains. Les chiens ont été équipés de trackers d’activité FitBark, qui mesurent l’accélération 3D, pendant 2,4 à 7 jours. L’activité de chaque chien a été définie comme la somme des BarkPoints (une mesure d’activité continue enregistrée par le tracker FitBark), calculée pour chaque heure du cycle de 24 heures. La proportion de temps de repos, d’activité « modérée » et « élevée » (définie par des seuils fixes de BarkPoints) sur 24 heures a été calculée pour chaque chien. Les schémas d’activité de tous les chiens qui se déplacent (en partie) librement, c’est-à-dire les chiens domestiques du Guatemala et d’Indonésie et les chiens de ferme suisses, présentaient deux pics sur 24 heures, entre 5 h et 7 h et, de façon moins prononcée, entre 16 h et 19 h. Ce schéma d’activité bimodal, également observé dans d’autres espèces canines, n’a été détecté que chez 45 % des chiens de compagnie. Leur activité dépend davantage des habitudes quotidiennes de leurs maîtres et présente principalement un pic élevé en milieu de journée qui change souvent d’un jour à l’autre. Les chiens suisses passaient beaucoup plus de temps à se reposer et moins de temps en activité « modérée » que les chiens de compagnie. Cependant, les chiens de compagnie avaient une fréquence de très grande activité significativement plus élevée que tous les autres groupes de chiens et compensaient par des périodes de repos plus longues. L’activité diminuait significativement avec l’âge, la stérilisation et l’augmentation de la note d’état corporel, tandis que le sexe n’avait pas d’influence significative sur l’activité. Cette étude a permis de mettre en évidence des similitudes, mais aussi des différences, dans le schéma d’activité entre les CDEL et les chiens de compagnie. Bien que les niveaux d’activité globaux de l’échantillon de chiens de compagnie se situent dans la fourchette de ceux observés chez les CDEL moins contrôlés, il serait intéressant d’étudier les avantages potentiels d’un programme quotidien plus structuré pour les chiens de compagnie dans de futures études.
Résumé en anglais (original) : Although free-roaming domestic dogs (FRDD) constitute the majority of the dog population worldwide, many aspects of their ecology across habitats are little known. Activity budgets by these dogs may also inform management decisions for domestic dogs in human hands. Here we collected data on the activity patterns of owned FRDD from Guatemala (n = 58) and Indonesia (n = 37), and of farm dogs (n = 11) and family dogs (n = 20) in Switzerland. The FRDD from the two countries and the Swiss farm dogs shared the similarity that although they had owners, they spent most or all of the day outside without confinement. Conversely, activity in family dogs is largely controlled by their owners. This cross-continental study thus allowed us to tease apart environmental effects on dogs’ activity from effects due to different levels of control by humans. Dogs were collared with FitBark activity trackers, which measure 3D acceleration, for 2.4–7 days. Activity for each dog was defined as the sum of BarkPoints (a continuous activity metric recorded by the FitBark tracker), calculated for each hour in the 24-hour cycle. The proportion of time resting, in ‘moderate’ and ‘high’ activity (defined by fixed thresholds of BarkPoints) over 24 h was calculated for each dog. The activity patterns of all dogs that (partly) roam freely, i.e. owned FRDD in Guatemala and Indonesia and Swiss farm dogs, showed two peaks over 24 h during 5:00–7:00 h and, less pronounced, 16:00–19:00 h. Such a bimodal activity pattern, which is also observed in other canine species, could only be detected in 45% of the family dogs. Their activity is more dependent on the owners’ daily routines and predominantly showed one high mid-day peak that often changes from day to day. Swiss dogs spent significantly more time resting and less time with ‘moderate’ activity than the owned FRDD. However, family dogs were significantly more often highly active than all other dog groups and compensated with longer resting periods. Activity decreased significantly with age, neutering and increased body condition score, whereas sex did not have any significant influence on activity. Within this study, similarities, but also differences of the activity pattern between owned FRDD and pet dogs could be revealed. Although overall activity levels of the pet dog sample fall in the range of those observed in the less controlled FRDD, it would be of interest to investigate the potential benefit of a more structured daily schedule on pet dogs in future studies.