Type de document : Revue scientifique publiée dans Poultry Science
Auteurs : Peter S. Holt
Résumé en français (traduction) : Révision des conséquences de l’accès obligatoire à l’extérieur sur le bien-être des poules et la sécurité des œufs en production d’œufs biologiques
Rendre obligatoire l’élevage en plein air pour la labellisation des œufs biologiques reste un principe dominant au sein d’une partie de la communauté bio. Ses partisans soutiennent qu’une telle pratique de gestion assure un bien-être élevé des poules et une meilleure sécurité sanitaire des oeufs. Toutefois, les données recueillies sur le terrain, notamment dans l’Union européenne (UE), contredisent ces hypothèses. Dans de nombreux cas, les poules autorisées à accéder à l’extérieur étaient davantage exposées aux blessures causées par les prédateurs et par leurs congénères, les maladies étaient plus fréquentes et généralement plus graves et, par conséquent, une mortalité plus élevée était régulièrement observée chez ces individus par rapport à ceux élevés à l’intérieur. La sécurité des œufs de poules élevées en liberté est également sujette à caution. L’accès à l’extérieur compromet les efforts de biosécurité visant à limiter l’interaction des poules avec les rongeurs et les oiseaux sauvages, ce qui accroît le risque d’infection des troupeaux par Salmonella enterica sérotype Enteritidis et, par conséquent, la production d’œufs contaminés par Salmonella. Plus grave encore, le sol contaminé par des dioxines et des polychlorobiphényles, des sous-produits industriels cancérigènes très répandus dans l’environnement, peut être ingéré par les poules qui cherchent leur nourriture en plein air. Ces composés se déposent ensuite dans les jaunes d’œufs, souvent à des niveaux élevés, créant ainsi un grave problème de sécurité alimentaire pour les consommateurs. Ces résultats prouvent que les poules exposées à un environnement de plein air peuvent ne pas présenter un bien-être accru et ne pas produire les œufs sains et sûrs que les consommateurs attendent.
Résumé en anglais (original) : Mandating free range husbandry as a requirement for organic egg designation remains a prevailing sentiment within a segment of the organic community. The proponents maintain that such management practice ensures high hen welfare and enhanced wholesomeness of the egg. However, evidence from the field, especially in the European Union (EU), contradicts these assumptions. In many cases, hens allowed outdoor access were more subject to increased injury from predators and from flock mates, disease was more prevalent and generally more severe, and, as a result, higher mortality was routinely observed in these individuals compared with those raised indoors. The safety of eggs from free range hens is also questionable. Outdoor access compromises biosecurity efforts to curtail interaction of hens with rodents and wild birds, increasing the risk of flock Salmonella enterica serovar Enteritidis infection and consequent production of Salmonella-contaminated eggs. Even more serious, soil contaminated with dioxins and polychlorinated biphenyls, carcinogenic industrial by-products widespread in the environment, can be ingested by hens foraging outdoors. These compounds will subsequently be deposited into the egg yolks, many times at high levels, creating a serious food safety issue for the consuming public. Such findings provide evidence that hens exposed to a free-range environment may exhibit neither an enhanced welfare nor produce the safe wholesome egg that consumers expect.