Type de document : Article publié dans Le Monde (édition abonnés)
Auteur : Mathilde Gérard
Extrait : La commission d’enquête du Parlement européen sur la protection du bétail durant son transport a adopté son rapport jeudi 2 décembre. Si le constat des carences actuelles fait l’unanimité, les recommandations sont jugées décevantes par les associations.
Après dix-huit mois d’enquête, les eurodéputés ont fait le constat quasi unanime que les règles en matière de transport des animaux non seulement ne sont pas bien respectées, mais sont aussi insuffisantes pour garantir le bien-être des animaux. Jeudi 2 décembre, le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur le transport des animaux a été adopté par 30 voix pour, 0 contre et 1 abstention.
Les parlementaires européens se sont, en revanche, montrés divisés quant aux mesures à prendre. S’ils sont convenus de la nécessité de renforcer les contrôles lors des transports, d’installer des caméras de vidéosurveillance dans les camions ou d’imposer la présence d’un vétérinaire à bord des bateaux transportant du bétail, ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur une durée maximale de transports, qu’une partie des élus souhaitait limiter à huit heures (15 voix pour, 15 contre, 1 abstention), pas plus que sur l’interdiction de l’exportation d’animaux vivants vers des pays tiers, sur laquelle aucun consensus ne s’est dégagé.
Plusieurs drames
Chaque année, 1 milliard d’animaux circulent au sein de l’Union européenne (UE) ou vers d’autres pays. Carences des contrôles, durées de transport excessives, camions inadaptés, cargos-poubelles… Au fil des ans, les violations de la réglementation en matière de transports d’animaux, ainsi que ses limites, ont été abondamment documentées par des associations et lanceurs d’alerte, mais aussi constatées dans des rapports officiels, émanant, par exemple, de la Commission européenne, sur les animaux exportés en mer. L’actualité a également été jalonnée par plusieurs drames, comme le naufrage du Queen-Hind, fin 2019, au large de la Roumanie, avec 14 000 moutons à bord, ou l’errance en mer près de trois mois, début 2021, de deux cargos bétaillères partis de Carthagène, en Espagne, refusés dans tous les ports, et contraints de revenir à la case départ pour que l’ensemble des animaux y soient euthanasiés. [fin de la partie disponible sans abonnement]