Type de document : Article publié dans Futura
Auteur : Nathalie Mayer
Extrait : Le cheval, c’est peut-être « la plus noble des conquêtes » de l’humanité. Depuis des millénaires, il évolue à nos côtés. Il nous prête sa force là où nous en avons besoin. Dans les champs, pour tracter le matériel agricole. Et sur les chemins, pour nous emmener au loin. Au Moyen-Âge, il était le fidèle destrier qui chargeait au galop. Aujourd’hui, il participe à des séances de zoothérapie qui nous aident à retrouver quelques fonctions physiques éteintes. Ou à restaurer une confiance perdue. En comptant sur des compétences particulières qu’il a peut-être justement développées au contact des Hommes. Des compétences sociales qui vont tout particulièrement nous intéresser aujourd’hui.
Car être intelligent, ce n’est pas seulement savoir compter ou comprendre les théories de la physique. Savoir utiliser un outil ou mettre en place des stratégies. Être intelligent, c’est aussi savoir lire les émotions des autres et comprendre leurs intentions. Et concernant le cheval, la première chose à noter, c’est qu’il vit en groupe. Certains chevaux forment des groupes familiaux. Les fameux « harems » dans lesquels on trouve un étalon, ses juments et de jeunes chevaux. Les mâles célibataires, eux aussi, vivent en groupes. En attendant de pouvoir constituer leur propre harem.
Au sein de ces groupes, les chevaux savent tisser des relations sociales complexes. Des relations à plusieurs niveaux. Un peu comme nos familles se rapprochent en communautés, puis en villes et en pays, par exemple. Tout en gardant une certaine indépendance. Les groupes de chevaux peuvent ainsi être amenés à se rapprocher pour former des troupeaux dans lesquels les groupes conservent tout de même leur unité. Ainsi, les plus grands harems occupent-ils une place centrale alors que les groupes de chevaux célibataires sont cantonnés à la périphérie.
Ressentir et partager des émotions
Mais ce n’est pas tout. Le cheval est également capable de ressentir des émotions. Elles se lisent sur son visage. Les éthologues nous apprennent ainsi qu’une lèvre supérieure avancée peut par exemple exprimer une émotion très positive. Un œil grand ouvert et des commissures tirées, lançant apparaître les dents peut marquer un inconfort.
Et le cheval sait aussi partager des émotions. C’est ce que les scientifiques appellent la contagion émotionnelle.