Type de document : Article publié dans Farmers Weekly Interactive (UK)
Auteur : Jonathan Riley
Extrait en français (traduction) : Quelles sont les causes de l’agressivité des porcs et comment la réduire pour améliorer leur bien-être?
L’agressivité entre des porcs logés en groupes peut provoquer du stress, des retards de croissance, une baisse de l’immunité, des blessures et même la mort. Les chercheurs Simon Turner et Lucy Oldham du Scotland’s Rural College (SRUC) ont vivement conseillé aux éleveurs de porcs de lutter contre l’agressivité dans les troupeaux afin d’améliorer la santé, le bien-être et les performances […].
Les blessures subies sont vraisemblablement douloureuses et les conflits stressants, il s’agit donc d’un problème de bien-être important pour les animaux concernés, suggère le Dr Turner.
Pourquoi l’agression se produit-elle ?
Les porcs se battent pour affirmer leur domination sur les autres animaux du troupeau. […] Les mâles mettent plus de temps à se lancer dans une attaque, mais lorsqu’ils se battent, ils ne reculent pas et les blessures subies sont plus graves, explique le Dr Turner. Ce schéma rappelle la compétition des mâles pour les femelles dans les troupeaux sauvages, où d’importants combats ont lieu pour affirmer la dominance et les droits de reproduction.
La génétique influence également les niveaux d’agressivité. Des études ont montré que 20 à 40 % des agressions chez les porcs sont liées à la génétique, le reste étant dû à l’environnement.
Les principaux déclencheurs environnementaux au sein de groupes déjà stables sont le manque de ressources telles que l’espace, la nourriture, l’eau, la chaleur et les zones sèches ou propres dans l’enclos. Ces éléments peuvent devenir des points de conflit, explique Lucy Oldham, chercheuse en sciences animales et vétérinaires.
Quand les agressions se produisent-elles ?
La plupart des agressions se produisent lorsqu’une hiérarchie stable change. Par conséquent, la plupart des agressions sont observées dans les 24 à 48 heures qui suivent le mélange de groupes et le premier contact entre des porcs non familiers, explique le Dr Oldham. Ce schéma rappelle la compétition des mâles pour les femelles dans les troupeaux sauvages, où d’importants combats ont lieu pour affirmer la dominance et les droits de reproduction.
Comment les élevages peuvent-ils réduire les épisodes d’agressivité ?
– Mélange avant le sevrage
La plupart des élevages mélangent les portées de porcs en groupes immédiatement après le sevrage. C’est à ce moment-là que l’agressivité se manifeste, car les porcs se battent pour reprendre la domination au sein des groupes nouvellement formés. Cependant, des recherches ont montré que l’agressivité au sein des portées établies est faible et que les niveaux restent supprimés jusqu’au sevrage. Ce comportement offre la possibilité de limiter les combats lors du mélange en introduisant les portées à l’âge de deux semaines environ, alors qu’elles sont encore sous la truie.
Ouvrir un orifice de la taille d’un porcelet dans la cloison entre deux enclos adjacents, permettant aux porcelets de se mélanger, leur permet de former des groupes stables avant que le comportement agressif ne se manifeste.
Il est également prouvé que le mélange social précoce améliore les compétences sociales, qui sont conservées. Cela signifie que l’on observe moins d’agressivité même lorsque des porcs socialisés précocement rencontrent de nouveaux porcs non familiers.
– Regroupement
Bien que le regroupement des porcs plus tard dans le cycle permette aux éleveurs de gérer les régimes alimentaires de manière plus précise, il peut entraîner une agressivité et un stress importants entre les lots, selon le Dr Turner. Cela peut également augmenter le risque de propagation des maladies, et il faut donc éviter de regrouper les animaux. Lorsqu’il n’y a pas d’autre solution, les porcs doivent être regroupés le plus tôt possible.
– Parcs d’élevage
Il est extrêmement important d’optimiser l’espace, notamment lors du regroupement. Les porcs ont besoin de suffisamment d’espace pour pouvoir s’isoler d’un assaillant.
Dans une zone leur permettant de s’échapper, les batailles seront probablement de courte durée, ce qui permettra à la hiérarchie de s’établir avec moins de stress et de blessures.
Des barrières peuvent également être installées si l’enclos est suffisamment grand pour que le porc harcelé ait un endroit où se réfugier. Des planches ou des bottes de paille peuvent réduire considérablement les blessures.
On peut également enrichir l’enclos pour occuper les porcs et les distraire des combats.
Cependant, la SRUC recommande de faire attention à ce qui est proposé. Les jouets peuvent avoir du succès mais peuvent aussi devenir des objets pour lesquels les porcs se battent, dit Mme Oldham. Il est préférable d’offrir un élément comme de la paille qui ne peut pas être monopolisé par un ou deux porcs agressifs, suggère-t-elle.
Extrait en anglais (original) : Aggression among grouped pigs can cause stress, growth checks, suppressed immunity, injury and even death. Researchers Simon Turner and Lucy Oldham from Scotland’s Rural College (SRUC) have urged pig farmers to tackle aggression in herds to improve health, welfare and performance.[…]The injuries suffered are presumably painful and the conflicts stressful, so it is a significant welfare issue for the animals involved, Dr Turner suggests.
Why does aggression occur?
Pigs fight to assert their dominance over other animals in the herd. […] While males take longer to engage in an attack, once they do fight, they don’t back down and injuries sustained are more severe, says Dr Turner. This pattern harks back to male breeding competition for females in wild herds, where significant bouts of combat occur to assert dominance and breeding rights.
Genetics also influence aggression levels. Studies have found that 20-40% of aggression in pigs is linked to genetics, with the remainder due to the environment.
Key environmental triggers within already stable groups include shortages of a resource such as space, feed, water, warmth, and dry or clean areas in the pen. These can become points of conflict, says animal and vet science researcher Lucy Oldham.
When does aggression occur?
Most attacks occur when a stable hierarchy changes. Therefore, most aggression is seen in the first 24-48 hours after groups have been mixed together and unfamiliar pigs come into contact for the first time, Ms Oldham says. After this time the group generally settles. However, SRUC has raised concerns over an emerging trend where extreme attacks are occurring in stable groups of pigs. Seen worldwide, the attacks are typified by groups of pigs singling out an individual within a pen. The attacks are prolonged, ferocious and result in the death of the victim. […]How can farms reduce aggressive outbreaks?
– Pre-weaning mixing
Most farms mix litters of pigs into groups immediately after weaning. This is where aggression can often first show up as pigs fight to regain dominance within the newly formed groups. However, research has shown that aggression within established litters is low and levels remain suppressed up to weaning. This behaviour provides an opportunity to limit fighting at mixing by introducing litters at about two weeks old while they are still on the sow.
Opening a piglet-sized hole in the barrier between two adjacent pens, allowing piglets to mingle, allows them to form stable groups before aggressive behaviour kicks in.
There is also evidence that early social mixing enhances social skills, which are retained. This means less aggression is seen even when early socialised pigs meet new, unfamiliar pigs.
– Regrouping
Although regrouping pigs later in the cycle allows farmers to manage feeding regimes more accurately, it can lead to significant aggression and stress among batches, Dr Turner says. It can also increase the risk of spreading disease, so ideally regrouping should be avoided. Where there is no alternative, pigs should be regrouped as young as possible.
– Pens
Optimising space is extremely important – particularly at mixing. Pigs need enough space to be able to retreat from an aggressor. With an area to escape into, any battles are more likely to be short-lived, allowing the hierarchy to establish with less stress and injury. Barriers can also be included if a pen is large enough to give the beleaguered pig somewhere to retreat to. Boards or straw bales can significantly reduce injuries. Further enrichment of the pen, to occupy pigs and distract them from fighting, can also help. However, SRUC urges caution on what is supplied. Toys can be successful but can also become objects that pigs will fight over, says Ms Oldham. It is better to offer something like straw that cannot be dominated by one or two aggressive pigs, she suggests.