Type de document : article scientifique publié dans Applied Animal Behaviour Science
Auteurs : Janne Winther Christensen, Christina Gudim Strøm, Klára Nicová, Clotilde Lafaige de Gaillard, Peter S andøe, Henrik Skovgård
Résumé en français (traduction) : Comportement de chasse des insectes chez des chevaux en fonction de la prévalence des insectes et de l’accès aux abris
L’accès aux pâturages est essentiel au bien-être des chevaux, mais en été, les insectes piqueurs peuvent être source d’inconfort et entraîner des problèmes de santé liés à la transmission de maladies et d’allergies. Pour mesurer le niveau d’inconfort et savoir si l’accès à des abris ou à d’autres zones intérieures peut aider à prévenir la nuisance des insectes piqueurs, nous avons étudié 39 chevaux : n = 21 avec accès libre à l’intérieur (cinq groupes) et n = 18 sans accès à l’intérieur (quatre groupes) et avons enregistré la position du cheval (par exemple, à l’intérieur ou à l’extérieur), leur comportement pour chasser les insectes (par exemple, le balancement de la queue et le balancement de la tête), les métabolites du cortisol dans les fèces, les conditions météorologiques et la prévalence des insectes grâce aux captures dans les pièges (par exemple, les tabanidés qui sont connus pour attaquer les chevaux). Les données ont été recueillies un jour par semaine et par groupe pendant huit semaines en plein été. Le balancement de la queue (fréquence moyenne : 29,4 ± 1,1 par minute) et le tremblement de la peau ( fréquence moyenne : 13,8 ± 0,6 par minute) étaient les comportements les plus fréquemment enregistrés. La fréquence totale des comportements visant à repousser les insectes a été affectée par le traitement (accès à l’intérieur ou pas d’accès) et les captures de pièges à tabanidés en interaction (F1281 = 8,08, P = 0,005), les chevaux sans accès à l’intérieur montrant davantage de comportements visant à repousser les insectes lorsque la prévalence des tabanidés augmente. Les chevaux ayant accès à l’intérieur se trouvaient à l’intérieur lors de 69% des enregistrements les jours où la prévalence des tabanidés était élevée contre 14% les jours où la prévalence des tabanidés était faible. Les concentrations de métabolites du cortisol dans les fèces ne différaient pas entre les jours à faible et à forte prévalence de tabanidés. L’année suivante, nous avons mené une petite étude de suivi sur 13 chevaux (6 ayant un accès libre à l’intérieur et 7 n’en ayant pas) et avons enregistré le comportement et le taux de cortisol salivaire pendant quatre jours d’été sélectionnés en fonction de la prévalence des insectes (2 jours » faibles » et 2 jours » élevés « ). Les jours de forte présence d’insectes, le taux de cortisol salivaire a augmenté de manière significative chez les chevaux n’ayant pas accès à un abri, ce qui suggère que la nuisance des insectes piqueurs se reflète dans les concentrations de cortisol salivaire. Nous concluons que le libre accès à des abris ou à d’autres zones intérieures pendant l’été réduit la nuisance des insectes piqueurs et peut ainsi améliorer le bien-être des chevaux.
Résumé en anglais (original) : Pasture access is key to horse welfare, but during summer biting insects can cause discomfort and lead to health issues related to transmission of diseases and allergies. To measure the level of discomfort and whether access to shelters or other indoor areas may help prevent biting insect nuisance, we studied 39 horses: n = 21 with free indoor access (five groups) and n = 18 without indoor access (four groups) and recorded horse position (e.g., inside or outside), insect-repelling behaviour (e.g., tail swishing and head tossing), faeces cortisol metabolites, weather conditions, and insect prevalence through trap catches (e.g., tabanids which are known to attack horses). Data were collected one day per week per group for eight weeks during midsummer. Tail swishing (mean occurrence: 29.4 ± 1.1 per min) and skin shivering (mean occurrence: 13.8 ± 0.6 per min) were the most frequently recorded behaviours. The total frequency of insect-repelling behaviour was affected by treatment (indoor access vs. no access) and tabanid trap catches in interaction (F1281 = 8.08, P = 0.005), as more repelling behaviour was shown by horses without indoor access with increasing tabanid prevalence. Horses with indoor access were inside on 69% of recordings on days with a high tabanid prevalence vs. 14% on days with low tabanid prevalence. Concentrations of faeces cortisol metabolites did not differ between days with low vs. high tabanid prevalence. The following year, we conducted a small follow-up study on 13 horses (6 with free indoor access and 7 without) and recorded behaviour and saliva cortisol on four selected summer days with either low or high insect prevalence (2 ‘low’ and 2 ‘high’ days). On ‘high’ insect days, saliva cortisol increased significantly in horses without indoor access, suggesting that biting insect nuisance is reflected in saliva cortisol concentrations. We conclude that free access to shelters or other indoor areas during summer reduce nuisance by biting insects and thereby can improve horse welfare.