Type de document : Article publié dans Le Monde (édition abonnés)
Auteurs : Abel Mestre, Mathilde Gérard
Extrait : Mentionné dans la quasi-totalité des programmes des candidats, le bien-être animal est désormais pris au sérieux, même si l’investissement des partis est à géométrie variable.
Ils ont gagné une place dans les programmes des candidats. Marginalisés il y a encore cinq ans, les animaux et les souffrances qui leur sont infligées font désormais l’objet d’une considération accrue des prétendants à l’Elysée. Dans la quasi-totalité des projets, on trouve mention de la condition animale : du plus expéditif, Emmanuel Macron, qui n’y consacre qu’une ligne sur vingt-quatre pages, aux plus bavards, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, qui y consacrent des chapitres entiers de leur projet. La campagne a même vu l’avocate Hélène Thouy, investie par le Parti animaliste, défendre un programme intégralement tourné vers la défense des animaux. Si elle n’a pas obtenu les 500 parrainages requis pour se présenter devant les Français, sa candidature a néanmoins contribué à rendre le sujet plus visible, conduisant ses concurrents à abattre leurs cartes.
C’est la première campagne pour laquelle la condition animale est un thème sur lequel les candidats sont attendus », constate Melvin Josse, représentant de la plate-forme « Engagement animaux 2022 », qui regroupe une trentaine d’ONG de protection animale (SPA, Fondation Brigitte Bardot, CIWF, Welfarm…) associées pour faire valoir des demandes communes auprès des candidats. « Jusqu’à récemment, on ne pouvait pas vraiment différencier droite et gauche, puisque aucun camp ne s’engageait réellement, analyse-t-il. Or, pendant le quinquennat écoulé, une partie de la gauche, notamment La France insoumise (LFI) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), s’est clairement positionnée pour la cause animale. »
A droite et à l’extrême droite, le sujet est défendu par quelques élus mais suscite l’embarras. « Leurs appareils politiques ont du mal à se positionner, poursuit M. Josse, pris en tenaille entre un sujet qu’ils perçoivent comme important et la volonté de ne pas froisser des intérêts économiques ou une partie de leur électorat. » [Fin de la partie disponible sans abonnement]