Type de document : Article publié dans The Conversation
Auteur : Alexandra Destrez
Extrait : Les animaux, dotés d’organes sensoriels différents des nôtres, ne perçoivent pas le monde de la même façon que nous. Si notre sensorialité est à dominante audiovisuelle, l’olfaction prévaut autant que la vision et l’audition chez la plupart des autres mammifères. Afin de vivre au mieux avec les animaux qui nous entourent, que ce soit nos animaux de compagnie ou ceux d’élevage, il est nécessaire de comprendre les bases sensorielles de la relation homme-animal. Pour cela se pose la question de la contagion des émotions de l’homme vers l’animal, mais également de l’animal vers l’homme, afin de respecter voire d’améliorer leur bien-être, mais également le nôtre.
La question du bien-être des animaux a pris une importance croissante et se trouve au cœur des préoccupations sur l’avenir de l’élevage. En 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) propose une définition du bien-être animal : « Le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal. »
L’ANSES souligne également que « les actions humaines positives envers l’animal (la bientraitance) sont un préalable indispensable au bien-être des animaux ». La relation homme-animal est donc une composante clé du bien-être animal, mais aussi de celui de l’éleveur. En effet, une relation basée sur des rapports calmes et avec des animaux non stressés permet la diminution des risques d’accident. L’éleveur est de ce fait moins stressé au quotidien, et un cercle vertueux s’établit. L’évaluation de cette relation passe nécessairement par la prise en compte de la perception sensorielle que l’animal a de l’humain.