Type de document : Revue scientifique publiée dans le Journal of Dairy Science
Auteurs : Cassandra N. Reedman, Todd F. Duffield, Trevor J. DeVries, Kerry D. Lissemore, Charlotte B. Winder
Résumé en français (traduction) : Revue de littérature d’étudiants de master : Rôle de l’atténuation de la douleur sur le bien-être des veaux laitiers subissant un ébourgeonnage
Cette revue synthétise les résultats des recherches sur la douleur et le bien-être des veaux laitiers soumis à des procédures d’ébourgeonnage. Nous décrivons les pratiques d’ébourgeonnage en Amérique du Nord ainsi que l’utilisation et les perceptions du contrôle de la douleur pour ces procédures. Les organismes de réglementation au Canada et aux États-Unis, y compris l’association médicale vétérinaire de chaque pays et les initiatives nationales telles que proAction et Farmers Assuring Responsible Management (FARM), recommandent ou exigent l’utilisation d’un anesthésique local, d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) et d’un sédatif pour les procédures d’ébourgeonnage. Bien que le recours au soulagement de la douleur pour l’ébourgeonnage ait augmenté au cours des dix dernières années environ, certains membres de l’industrie laitière ne considèrent toujours pas que le contrôle de la douleur pour l’ébourgeonnage soit nécessaire. En tant que procédure douloureuse, l’ébourgeonnage a de nombreuses répercussions sur le bien-être du veau, tant pendant qu’après la procédure, qui peuvent être classées selon les trois principes du bien-être animal : vie naturelle, fonctionnement biologique et état affectif. L’utilisation d’un contrôle de la douleur pour l’ébourgeonnage, à savoir un anesthésique local et un AINS, peut améliorer les résultats en termes de bien-être, tels que le comportement douloureux induit par la procédure, les concentrations de cortisol, le seuil de nociceptivité mécanique, les états émotionnels, etc. Bien qu’il existe des recherches approfondies sur les pratiques de contrôle de la douleur lors de l’ébourgeonnage, cette revue a identifié d’autres lacunes dans les connaissances et des domaines de recherche future. Le seuil nociceptif mécanique peut être évalué autour des plaies d’ébourgeonnage et constitue un test fiable chez les veaux plus âgés ; cependant, ce résultat chez les très jeunes veaux après ébourgeonnage à la pâte caustique n’est pas concluant par rapport à celui chez les veaux plus âgés. De même, les recherches évaluant la sédation à la xylazine pour l’ébourgeonnage ont fait état de résultats potentiellement positifs ou négatifs qu’il est difficile d’interpréter ou de fonder sur des suggestions pour l’utilisation de ce médicament. Enfin, les plaies causées par l’ébourgeonnage prennent beaucoup de temps à guérir (jusqu’à 13 semaines) et présentent une sensibilité accrue pendant tout le processus de guérison. Par conséquent, les recherches futures devraient viser à (1) déterminer des tests comportementaux précis pour les veaux de moins d’un an subissant un ébourgeonnage afin de mieux comprendre leur expérience, (2) tenter de mieux comprendre les effets de la sédation à la xylazine pour l’ébourgeonnage et les impacts potentiels de l’administration de ce médicament, et (3) identifier d’autres méthodes pour réduire le temps de guérison et la douleur ressentie par le veau après les procédures d’ébourgeonnage.
Résumé en anglais (original) : This review synthesizes research findings on the pain and welfare of dairy calves undergoing disbudding procedures. We describe disbudding practices in North America as well as the use and perceptions of pain control for these procedures. Governing bodies across Canada and the United States, including each country’s veterinary medical association and nationwide initiatives such as proAction and Farmers Assuring Responsible Management (FARM), recommend or require the use of a local anesthetic, a nonsteroidal anti-inflammatory drug (NSAID), and a sedative for disbudding procedures. Although the use of pain relief for disbudding has increased over the past decade or so, some in the dairy industry still do not believe that pain control for disbudding is necessary. As a painful procedure, disbudding has numerous welfare impacts on the calf both during and following the procedure that can be categorized under all 3 principles of animal welfare: natural living, biological functioning, and affective state. The use of pain control for disbudding; namely, a local anesthetic and NSAID, can improve welfare outcomes such as procedure-induced pain behavior, cortisol concentrations, mechanical nociceptive threshold, emotional states, and so on, compared with no pain control for the procedure. Although extensive research exists on pain control practices for disbudding, this review identified further gaps in knowledge and areas for future research. Mechanical nociceptive threshold can be evaluated around the disbudding wounds and is a reliable test in older calves; however, this outcome in very young calves after caustic paste disbudding has been reported to be inconclusive compared with that in older calves. As well, research evaluating xylazine sedation for disbudding has reported both potentially positive and negative results that are difficult to interpret or base suggestions on for the use of this drug. Finally, wounds caused by disbudding take a long time to heal (up to 13 wk) and have increased sensitivity for the entire healing process. Therefore, future research should aim to (1) determine accurate behavioral tests for calves under 1 wk of age undergoing disbudding to better understand their experience, (2) further attempt to understand the effects of xylazine sedation for disbudding and potential impacts of providing this medication, and (3) determine more ways to reduce the healing time and pain experienced by the calf after disbudding procedures.