Type de document : revue scientifique publié ans PLoS ONE
Auteurs : Céline Rochais, Mathilde Stomp, Mélissa Sébilleau, Mathilde Houdebine, Séverine Henry, Martine Hausberger
Résumé en français (traduction) : Les caractéristiques attentionnelles des chevaux diffèrent selon le type de travail effectué
L’attention est un processus central de la cognition et influence l’exécution des tâches quotidiennes. Chez l’homme, différents types de travail requièrent des capacités attentionnelles différentes et les performances sportives sont associées à la capacité de changement d’attention. L’attention envers les humains varie chez les chiens selon le type de travail pour lequel ils sont employés. On ne sait pas encore si cette fluctuation est due au recrutement d’individus adaptés à des types de travail spécifiques ou aux caractéristiques du travail. Dans cette étude, nous avons émis l’hypothèse que les chevaux domestiques (Equus caballus) entraînés pour différents types de travail présenteraient également des caractéristiques attentionnelles différentes, mais nous avons également exploré d’autres facteurs d’influence possibles tels que l’âge, le sexe et la race. Nous avons exposé plus de soixante chevaux, travaillant dans quatre disciplines différentes et vivant dans deux conditions de logement, à un test d’attention visuelle (VAT) réalisé dans l’environnement domestique. Les caractéristiques attentionnelles individuelles lors du test n’étaient pas significativement influencées par l’âge, le sexe, la race ou les conditions de vie mais étaient fortement liées au type de travail. Les chevaux des centres équestres présentaient des séquences plus longues et une attention moins fragmentée que tous les autres chevaux, y compris les chevaux de sport vivant dans les mêmes conditions. Il est intéressant de noter que les performances sportives étaient corrélées à la fragmentation de l’attention pendant le test chez les chevaux de concours complet, qui peuvent avoir besoin d’un changement d’attention plus important pendant les compétitions. Les conditions de travail peuvent influencer les caractéristiques de l’attention indirectement par le biais du bien-être, ou directement par la sélection et l’entraînement. Notre étude ouvre de nouvelles pistes de réflexion sur les déterminants de la cognition animale et sa plasticité et constitue un pas supplémentaire vers la compréhension de l’interrelation entre les conditions de travail et la cognition.
Résumé en anglais (original) : Attention is a central process of cognition and influences the execution of daily tasks. In humans, different types of work require different attentional skills and sport performance is associated with the ability to attention shift. Attention towards humans varies in dogs used for different types of work. Whether this variation is due to the recruitment of individuals suitable for specific types of work, or to the characteristics of the work, remains unclear. In the present study, we hypothesized that domestic horses (Equus caballus) trained for different types of work would also demonstrate different attentional characteristics but we also explored other possible factors of influence such as age, sex and breed. We exposed more than sixty horses, working in 4 different disciplines, and living in two types of housing conditions, to a visual attention test (VAT) performed in the home environment. Individual attentional characteristics in the test were not significantly influenced by age, sex, breed or conditions of life but were strongly related to the type of work. Riding school horses showed longer sequences and less fragmented attention than all other horses, including sport horses living in the same conditions. Interestingly, sport performance was correlated with attention fragmentation during the test in eventing horses, which may need more attention shifting during the competitions. Working conditions may influence attention characteristics indirectly through welfare, or directly through selection and training. Our study opens new lines of thought on the determinants of animal cognition and its plasticity and constitutes a further step towards understanding the interrelationship between working conditions and cognition.