Type de document : revue scientifique publiée dans Animal
Auteurs : L. Aubé, M.M. Mialon, E. Mollaret, L. Mounier, I. Veissier, A. de Boyer des Roches
Résumé en français (traduction) : Revue : Évaluation du bien-être des vaches laitières au pâturage : mesures disponibles, manques à combler et pistes pour l’élaboration de protocoles adaptés
Le pâturage est généralement perçu comme positif pour le bien-être des vaches laitières, mais il expose néanmoins les vaches à la chaleur, aux parasites et à d’autres problèmes. Cette revue est destinée aux personnes qui souhaitent concevoir des prototypes d’outils complets pour évaluer le bien-être des vaches laitières au pâturage. Nous donnons un aperçu des avantages et des risques du pâturage pour les vaches, puis nous identifions les mesures disponibles et réalisables pour évaluer le bien-être des vaches au pâturage et les trous de connaissance à combler pour développer des mesures spécifiques du bien-être. Certaines des mesures des protocoles d’évaluation du bien-être à la ferme destinés à être utilisés en bâtiment (par exemple, Welfare Quality (R)) sont pertinentes pour les vaches au pâturage (par exemple, la notation des boiteries). Toutefois, le moment, le lieu et/ou la méthode de certaines mesures (par exemple, l’observation du comportement social) doivent être adaptés au contexte du pâturage, car les vaches au pâturage peuvent se déplacer sur une grande surface. Il convient de mettre en œuvre des mesures portant sur les risques spécifiques liés aux pâturages (par exemple, le stress thermique, la biosécurité) ou sur ses avantages (par exemple, l’expression d’un large éventail de comportements) afin de saisir toutes les dimensions du bien-être des vaches au pâturage. En outre, le bien-être des vaches est susceptible de varier au cours de la saison de pâturage en raison des changements de conditions météorologiques, de la qualité de l’herbe et des parcelles qui induisent des variations dans les conditions de couchage, la disponibilité de la nourriture, la distance à parcourir jusqu’à la salle de traite, etc. Il est donc important d’étudier la variabilité des différentes mesures du bien-être au cours de la saison de pâturage afin de vérifier si elles restent stables dans le temps et, dans le cas contraire, de trouver des solutions permettant d’obtenir une vue d’ensemble de la saison de pâturage. Les capteurs offrent un complément prometteur aux observations des animaux et de l’environnement, car ils permettent de recueillir des données de suivi à long terme des animaux, ce qui n’est tout simplement pas possible lors d’une visite de contrôle du bien-être d’une journée. Nous concluons que certaines mesures validées pour des situations en bâtiment peuvent déjà être utilisées dans des systèmes basés sur les pâturages, tandis que d’autres doivent être validées pour leur pertinence et/ou leur utilisation dans des conditions de pâturage. En outre, des seuils devraient probablement être déterminés pour que les mesures s’adaptent aux contextes du pâturage. Si toutes les mesures peuvent être adaptées à toutes les situations rencontrées dans les exploitations ou si des variantes des mesures peuvent au moins être proposées pour chaque critère, il devrait être possible de produire un protocole complet d’évaluation du bien-être adapté à une utilisation à grande échelle dans un avenir proche.
Résumé en anglais (original) : Pasture is generally perceived as positive for dairy cow welfare, but it nevertheless exposes cows to heat, parasites, and other challenges. This review is intended for people ready to design comprehensive proto-cols for assessing the welfare of dairy cows at pasture. We provide an overview of the benefits and risks of pasture for cows, and then go on to identify the available and feasible measures for assessing cow welfare at pasture and the gaps that need to be addressed to develop specific welfare measures. Some of the measures from on-farm welfare assessment protocols designed for indoor use (e.g. Welfare Quality (R)) are relevant for cows at pasture (e.g. lameness scoring). However, the timing, location and/or method for certain measures (e.g. observation of social behaviour) need to be adapted to the pasture context, as cows at pasture can roam over a large area. Measures to address specific pasture-related risks (e.g. heat stress, biosecurity) or benefits (e.g. expression of a wide range of behaviours) should be implemented in order to capture all dimensions of cow welfare at pasture. Furthermore, cow welfare is liable to vary over the grazing season due to changes in weather conditions, grass quality and pasture plots that induce variations in lying surface conditions, food availability, distance to walk to the milking parlour, and so on. It is there-fore important to investigate the variability in different welfare measures across the pasture season to check whether they hold stable over time and, if not, to determine solutions that can give an overview across the grazing season. Sensors offer a promising complement to animal and environment observations, as they can capture long-term animal monitoring data, which is simply not possible for a one -day welfare-check visit. We conclude that some measures validated for indoor situations can already be used in pasture-based systems, while others need to be validated for their fitness for purpose and/ or use in pasture conditions. Furthermore, thresholds should probably be determined for measures to fit with pasture contexts. If all measures can be made adaptable to all situations encountered on farms or variants of the measures can at least be proposed for each criterion, then it should be possible to produce a comprehensive welfare assessment protocol suitable for large-scale use in near future.