Type de document : article scientifique publié dans Applied Animal Behaviour Science
Auteurs : Océane Liehrmann, Alisa Viitanen, Veera Riihonen, Emmi Alander, Sonja E. Koski, Virp iLummaa, Léa Lansade
Résumé en français (traduction) : Le nombre de manipulateurs, le nombre de changements de propriétaires et la brièveté de la relation affectent les réponses des chevaux aux tests des objets nouveaux.
Malgré l’émergence de nombreuses études sur la relation humain-cheval, il existe des lacunes importantes dans l’identification des facteurs liés au cheval et au propriétaire qui influencent la qualité de leur relation. Nous explorons ici les facteurs clés qui influencent les relations humain-animal : le nombre de manipulateurs réguliers d’un animal, la durée de la relation avec le manipulateur, le nombre de changements de propriétaire et la familiarité du manipulateur. Au total, 76 chevaux ont participé à deux tâches liées à des objets nouveaux (marcher sur des surfaces nouvelles et être touché par un objet nouveau) afin de déterminer si les chevaux réagissaient différemment aux situations nouvelles selon qu’ils étaient manipulés par une personne familière ou non. Nous avons observé que le fait d’avoir plusieurs manipulateurs réguliers augmentait la réticence des chevaux à l’égard des surfaces et des objets nouveaux. Chez les chevaux manipulés par plusieurs personnes, 68 % ont montré des comportements de réticence envers les surfaces nouvelles alors que 75 % des chevaux manipulés par une seule personne n’ont pas montré de comportements de réticence. De même, 26 % des chevaux manipulés par plusieurs personnes ont refusé d’être touchés par un nouvel objet, alors que 13 % seulement des chevaux manipulés par une seule personne ont refusé d’être touchés par cet objet. La longueur de la relation entre le cheval et le soigneur familier a diminué la réticence du cheval à l’égard des nouvelles surfaces et du nouvel objet. Plus la relation est longue, moins les chevaux sont réticents. Les chevaux ayant été vendus plus d’une fois étaient également plus réticents à l’égard du nouvel objet. Ces chevaux avaient plus de chances de refuser d’être touchés par l’objet nouveau que les chevaux appartenant toujours à leur éleveur ou à leur premier acheteur. Enfin, les chevaux plus âgés (> 18 ans) ont mieux réussi à marcher sur la surface lorsqu’ils étaient conduits par une personne familière (87%) que lorsqu’ils étaient conduits par une personne non familière (15%). Nos résultats suggèrent que la relation cheval-humain peut prendre du temps à se développer car elle est façonnée par de multiples facteurs impliquant les interactions antérieures et actuelles du cheval avec les humains qui affectent sa vie quotidienne.
Résumé en anglais (original) : Despite numerous studies emerging on the human-horse relationship, significant gaps exist in the identification of the horse and handler factors that influence the quality of their relationship. Here, we explore key factors affecting human-animal relationships: the number of regular handlers an animal has, the length of the relationship with the handler, the number of owner changes, and the familiarity of the handler. A total of 76 horses participated in two novel object tasks (walking on novel surfaces and being touch with a novel object) to determine whether horses react differently to novel situations depending on whether they are handled by a familiar or an unfamiliar person. We observed that having multiple regular handlers negatively affected the horse reluctance towards novel surfaces and novel object. In horses used to be handled by multiple persons, 68% were showed reluctant behaviours towards the novel surfaces while 75% of the horses handled by only one person did not show reluctant behaviours. Similarly, 26% of the horses with multiple regular handlers refused to be touched with a novel object while only 13% of the horses with only one regular handler refused to be touched with the object. The relationship length between the horse and the familiar handler decreased the horse reluctance towards the novel surfaces and the novel object. The longer the relationship the less reluctant were the horses. Horses sold more than once were also more reluctant to the novel object. These horses had higher chances to refuse to be touched with the novel object than the horses still owned by their breeder or their first buyer. Finally, older horses (> 18 yo) had higher success at walking on the surface when led by someone familiar (87%) compared to led by someone unfamiliar (15%). Our findings suggest that the horse-human relationship may take time to develop as it is shaped by multiple factors involving the horse’s previous and current interactions with humans that affect their everyday life.
Publication ayant donné lieu à un article dans Equine Science Update le 13 septembre 2022 : Long term horse-owner relationship helps horses cope with change