Type de document : article publié dans Le Monde (édition abonnés)
Auteur : Mathilde Gérard
Extrait : Berlin défend une interdiction des transports d’animaux vivants vers des pays hors de l’Union européenne, tandis que la France et sept autres pays européens justifient, dans une note conjointe, ce commerce.
Ce sont désormais deux blocs de pays européens qui s’opposent au sujet du transport d’animaux d’élevage. D’un côté, plusieurs Etats membres de l’Union européenne (UE) – l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas et la Suède – se sont prononcés en juillet 2022 pour une ample révision à l’échelle européenne de la réglementation et de l’interdiction de certains types de transports, dont celui d’animaux vivants exportés vers des pays tiers – l’interdiction avait déjà été adoptée par l’Allemagne et le Luxembourg. De l’autre, un groupe de huit pays – le Portugal, l’Espagne, la France, la Grèce, l’Irlande, la Lettonie, la Lituanie et la Roumanie – ont publié une note conjointe, datée du 17 janvier, dans laquelle il s’oppose à toute interdiction.
Le sujet fait rage car la Commission européenne s’est engagée à présenter à l’automne une révision de la réglementation sur le bien-être des animaux d’élevage, qui concernerait à la fois les conditions de naissance, d’élevage, d’abattage et de transport.
La législation en vigueur remonte à 2005 et a été reconnue comme insuffisante par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), dans une série d’avis rendus en septembre 2022. L’ampleur des réformes à mener fait toutefois débat entre Etats membres.
« Le transport d’animaux est essentiel à la chaîne de production alimentaire », soulignent à plusieurs reprises le Portugal et les sept autres pays signataires dans la note mise en ligne par le secrétariat du Conseil de l’UE, en amont d’une réunion des ministres de l’agriculture prévue pour le 30 janvier. « L’objectif premier d’une révision de la législation doit être la facilitation continue du commerce intracommunautaire et des exportations d’animaux vivants avec de hauts standards de bien-être, et ne doit pas se concentrer sur des mesures visant à interdire ou à limiter certains types de transports », insistent ces pays. [fin de la partie disponible sans abonnement]