Type de document : article scientifique publié dans Animal Welfare
Auteurs : Alison Mood , Elena Lara, Natasha K Boyland and Phil Brooke
Résumé en français (traduction) : Estimation du nombre de poissons d’élevage tués pour l’alimentation annuellement dans le monde entre 1990 et 2019
La production mondiale de poissons d’élevage est passée de 9 à 56 millions de tonnes entre 1990 et 2019. Bien que les poissons soient désormais largement reconnus comme des êtres sensibles, la production est toujours quantifiée en biomasse plutôt qu’en nombre d’individus (contrairement aux mammifères et oiseaux d’élevage). Nous estimons ici le nombre mondial de poissons d’élevage abattus en utilisant les tonnages de production aquacole de la FAO (données 1990-2019) et les estimations du poids des individus au moment de la mise à mort (déterminées à partir de recherches sur Internet selon les espèces et les pays lorsque cela est possible). Nous mettons ces chiffres en relation avec les connaissances sur l’abattage sans cruauté, la législation sur le bien-être animal et les systèmes de certification. Depuis 1990, le nombre de poissons d’élevage tués chaque année pour l’alimentation a été multiplié par neuf, pour atteindre 124 milliards (1,24 × 1011, fourchette 78-171 milliards) en 2019. Ce chiffre ne représente pas le nombre total de poissons d’élevage (en raison des mortalités pendant l’élevage et la production non alimentaire) et devrait augmenter avec l’expansion de l’aquaculture. Selon nos estimations, les poissons d’élevage sont désormais plus nombreux que les 80 milliards d’oiseaux et de mammifères d’élevage tués chaque année dans le monde pour l’alimentation. La majorité d’entre eux sont produits en Asie. Les pratiques d’abattage non respectueuses des animaux sont à l’origine de la souffrance de la plupart des poissons d’élevage. La plupart d’entre eux (70 à 72 %) ne bénéficient d’aucune protection légale en matière de bien-être et moins de 1 % d’entre eux bénéficient d’une protection légale spécifique aux poissons au moment de l’abattage. Sur la période 2013-2015, les principaux systèmes de certification mondiaux représentaient 2 % des poissons d’élevage abattus. Les poissons pour lesquels des paramètres spécifiques à l’espèce pour l’étourdissement sans cruauté automatisé sont publiés représentent 20 à 24 % du total. En tant que taxon dominant des vertébrés d’élevage, les poissons bénéficieraient d’un meilleur niveau de bien-être si l’abattage sans cruauté spécifique à l’espèce était défini et incorporé dans les lois et les systèmes de certification.
Résumé en anglais (original) : Global farmed finfish production increased from 9 to 56 million tonnes between 1990 and 2019. Although finfishes are now widely recognised as sentient beings, production is still being quantified as biomass rather than number of individuals (in contrast to farmed mammals and birds). Here, we estimate the global number of farmed finfishes slaughtered using FAO aquaculture production tonnages (1990–2019 data) and estimates of individual weight at killing (determined from internet searches at species and country level where possible). We relate these numbers to knowledge on humane slaughter, animal welfare law, and certification schemes. Since 1990, farmed finfish numbers killed annually for food have increased nine-fold, to 124 billion (1.24 × 1011, range 78–171 billion) in 2019. This figure does not represent the total number farmed (due to mortalities during rearing and non-food production) and is expected to increase as aquaculture expands. Our estimates indicate that farmed finfishes now outnumber the 80 billion farmed birds and mammals killed globally each year for food. The majority are produced in Asia. Inhumane slaughter practices cause suffering for most farmed finfishes. Most, 70–72%, have no legal welfare protection, and less than 1% have any fish-specific legal protection, at slaughter. The main global certification schemes in 2013–2015 accounted for 2% of slaughtered farmed finfishes. Fishes for which species-specific parameters for automated humane stunning are published comprise 20–24%. As the dominant taxa of farmed vertebrates, finfishes would benefit from better welfare if species-specific humane slaughter was defined and incorporated into laws and certification schemes.