Type de document : revue scientifique disponible en ligne avant publication dans Animal
Auteurs : L. Lanzoni, L. Whatford, A. Atzori, M. Chincarini, M. Giammarco, I. Fusaro, G. Vignola
Résumé en français (traduction) : Revue : Intégrer des indicateurs de bien-être animal dans l’analyse du cycle de vie : un défi à relever
La transition vers un élevage plus durable est l’un des principaux défis de notre époque. L’analyse du cycle de vie (ACV) est reconnue comme la méthodologie de référence pour évaluer l’impact environnemental des systèmes d’élevage. Parallèlement, le bien-être des animaux est un élément clé de la production animale et est intrinsèquement lié au bien-être humain et environnemental. Pour réaliser une évaluation globale de la durabilité d’un élevage, il serait souhaitable de prendre en compte à la fois l’impact sur l’environnement et le bien-être des animaux. Ce travail visait à résumer et à décrire les méthodologies adoptées dans les articles évalués par des pairs et publiés à ce jour, qui combinent l’évaluation du bien-être des animaux et l’ACV. Les références, extraites de quatre bases de données bibliographiques, ont fait l’objet d’une évaluation systématique dans le cadre d’une approche en plusieurs étapes, conformément aux lignes directrices JBI et PRISMA relatives à l’examen du champ d’application. Les recherches ont permis d’identifier 1 460 études, dont 24 seulement répondaient aux critères d’inclusion. Les résultats ont mis en évidence le fait que l’ACV environnementale a été réalisée à l’aide d’une méthode beaucoup plus homogène et normalisée que l’évaluation du bien-être animal. Lorsque les études ont été regroupées en fonction du type d’évaluation du bien-être animal effectuée, 16,7 % d’entre elles ont utilisé des indicateurs de bien-être uniques, 45,8 % des indicateurs multiples, 8,3 % ont appliqué des protocoles validés existants (c’est-à-dire TGI-200 et TGI-35L), 16,7 % ont utilisé des protocoles non validés et 12,5 % ont employé d’autres méthodes. Les articles ont ensuite été classés en fonction du « modèle des 5 domaines de bien-être animal » : le domaine le plus évalué était l' »environnement » (90,5 % des articles), suivi de la « santé » (52,4 %), de la « nutrition » (33,3 %), des « interactions comportementales » (28,6 %) et de l' »état mental » (9,5 %). Aucune étude n’a évalué tous les domaines simultanément. En outre, 66,7 % des articles (n=16) ont regroupé les indicateurs de bien-être animal en une note finale. Parmi ceux-ci, seuls quatre articles ont proposé d’associer les scores de bien-être animal à l’unité fonctionnelle de l’ACV. Une note globale de durabilité, calculée à l’aide de plusieurs approches différentes pour résumer les informations, a été fournie par 46 % des articles. En résumé, malgré la pertinence du sujet, il n’existe à ce jour aucun consensus sur l’approche d’évaluation du bien-être animal à mettre en œuvre (sélection des indicateurs et leur agrégation) ni sur la normalisation d’une évaluation intégrée du bien-être animal et de l’ACV. Notre étude fournit une base pour l’élaboration de futures lignes directrices communes permettant de réaliser une évaluation complète, réaliste et solide de la durabilité des exploitations agricoles.
Résumé en anglais (original) : The transition to a more sustainable livestock sector represents one of the major challenges of our time. Life Cycle Assessment (LCA) is recognised as the gold-standard methodology for assessing the environmental impact of farming systems. Simultaneously, animal welfare is a key component of livestock production and is intrinsically related to human and environmental wellbeing. To perform an overall on-farm sustainability assessment it would be desirable to consider both the environmental impact and the welfare of the animals. The present work aimed to summarise and describe the methodologies adopted in peer-reviewed papers published to date, that combine animal welfare evaluation with LCA. Citations, retrieved from four bibliographical databases, were systematically evaluated in a multi-stage approach following the JBI and PRISMA scoping review guidelines. The searches identified 1460 studies, of which only 24 were compliant with the inclusion criteria. The results highlighted how the environmental LCA was undertaken with a much more homogenous and standardised method than animal welfare assessment. When studies were grouped based on the type of animal welfare assessment performed: 16.7% used single welfare indicators, 45.8% multiple indicators, 8.3% applied existing validated protocols (i.e., TGI-200 and TGI-35L), 16.7% used non-validated protocols and 12.5% employed other methods. The papers were further classified with respect to the “5 Animal Welfare Domains Model”: the most assessed domain was “environment” (90.5% of the papers%), followed by “health” (52.4%), “nutrition” (33.3%), “behavioural interactions” (28.6%) and “mental state” (9.5%). None of the studies assessed all the domains simultaneously. In addition, 66.7% papers (n=16) aggregated the animal welfare indicators into a final score. Within these, only four papers proposed to associate the animal welfare scores with the LCA functional unit. An overall sustainability score, calculated with several different approaches to summarise the information, was provided by 46% of the papers. In summary, despite the topic’s relevance, to date, there is neither a consensus on the animal welfare assessment approach to be carried out (indicators selection and their aggregation) nor on the standardisation of an integrated animal welfare-LCA evaluation. The present review provides a basis for the development of common future guidelines to carry out a comprehensive, true-to-life and robust farm sustainability assessment.