Type de document : article scientifique publié dans Applied Animal Behaviour Science
Auteurs : Nicola J. Rooney, Paula E. Baker, Emily-Jayne Blackwell, Matthew G. Walker, Siobhan Mullan, Ricahrd A. Saunders, Suzanne D.E. Held
Résumé en français (traduction) : L’accès au parc, la taille du clapier et l’heure de la journée influencent le comportement lié au bien-être et le taux de corticostérone fécale chez des lapins de compagnie hébergés par paires
Bien qu’il existe plusieurs études sur les besoins en matière de logement des lapins élevés en laboratoire et pour la viande, les études sur les besoins des lapins de compagnie sont peu nombreuses et se concentrent exclusivement sur les lapins vivant seuls. Or il est recommandé d’élever les lapins de compagnie par paires. Nous avons donc mené une expérimentation pour étudier les effets de la taille moyenne des clapiers et de l’accès à une aire d’exercice sur le bien-être des paires de lapins de compagnie. Vingt paires préétablies de lapins adultes castrés (un mâle, une femelle) ont été maintenues pendant huit semaines dans un logement standard. Dix paires ont été placées dans de petits (0,73 m2) et dix dans de grands (1,86 m2) clapiers en bois. Une aire d’exercice de 3×1 m était attenante à chaque clapier et l’accès était soit illimité, soit limité à 3 heures en milieu de journée. Chaque paire a fait l’expérience de chaque accès à l’aire d’exercice pendant trois semaines, selon un plan de répartition équilibré. Nous avons observé le comportement des paires de lapins à l’aube, au crépuscule et à la mi-journée, et nous avons prélevé des échantillons de fèces pour analyser le taux de corticostérone à la fin de chaque période de traitement de l’accès. Dans une deuxième étude, dix paires de lapins ont eu accès au parc pendant 24 heures et leur comportement a été enregistré. Les lapins ont passé plus de temps à se déplacer lorsque l’accès au parc était limité à 3 heures (F 1,17 =5,26, p = 0,035). Indépendamment de la taille du clapier, l’activité locomotrice, y compris le jeu, a augmenté de manière significative lorsque les paires dont l’accès était restreint ont été relâchées dans le parc. Il y a eu une interaction significative entre la taille du clapier et l’accès au parc sur les taux de corticostérone ; ils ont augmenté chez les paires gardées dans de petits clapiers avec un accès limité au parc (F1,17 = 4,58, p = 0,047). La période de la mi-journée s’est avérée être la moins active pour les lapins. Le fait de limiter la possibilité pour les lapins de se déplacer et de s’éloigner les uns des autres à des moments de la journée où ils ne seraient naturellement pas aussi actifs a probablement contribué à l’augmentation des niveaux d’hormones de stress chez les paires vivant dans les petits clapiers. Les directives en matière de logement doivent donc souligner l’importance de laisser aux lapins de compagnie la liberté de faire de l’exercice en dehors de la période de la mi-journée, même s’ils sont gardés dans des clapiers plus grands que la pratique courante. Les clapiers d’une superficie d’environ 0,75 m2 ne devraient pas être recommandés pour les couples de lapins, même s’ils ont accès à une aire d’exercice pendant trois heures par jour au milieu de la journée.
Résumé en anglais (original) : Although there exist several studies examining the housing needs of rabbits kept in laboratories and for meat, studies of the requirements of pet rabbits are few and focus entirely on single rabbits. Pet rabbits are recommended to be kept in pairs. We therefore conducted an experimental study to investigate the effects of common hutch sizes and access to an exercise area on the welfare of pairs of pet rabbits. Twenty pre-established pairs of adult neutered rabbits (one male, one female) were kept for eight weeks in standardised housing, Ten pairs were in small wooden hutches (0.73 m2) and ten in large (1.86 m2). An exercise area measuring 3×1 m was attached to each hutch and access was either unlimited or restricted to 3 h in the middle of the day. Each pair experienced each run access for three weeks in a counterbalanced design. We sampled behaviour at dawn, dusk and midday, and took faecal samples for corticosterone analysis at the end of each access treatment period. In a subsequent study, ten of the rabbit pairs were given 24 h access to the run, and their behaviour recorded. More overall time was spent in locomotion when run access was restricted to 3 h (F 1,17 =5.26, p = 0.035). Regardless of size of hutch, locomotory activity including play increased significantly when the pairs with restricted access were released into the run. This indicates a motivational rebound after behavioural restriction demonstrating the rabbits’ need to move within each 24 h cycle, as well as improved welfare There was a significant interaction between hutch size and run access on corticosterone levels; they were raised in the pairs kept in small hutches with restricted run access (F1,17 = 4.58, p = 0.047). The mid-day period was found to be their least active. Restricting rabbits’ opportunity to move and to get away from each other to times of day, when they would not naturally be as active, is likely to have contributed to the raised stress hormone levels in the pairs in the smaller hutches. Housing guidelines thus need to highlight the importance of allowing pet rabbits the freedom to exercise outside the mid-day period, even if they are kept in hutches larger than common practice. Hutches of commonly reported sizes of around 0.75 m2 floor area should not be recommended for rabbit pairs, even with access to an exercise area for three hours per day during the middle of the day.
Publication ayant donné lieu à un article dans Sciences et Avenir le 3 mai 2023 : Bien-être animal : les lapins aussi ont besoin d’espace