Type de document : actualité d’Eurogroup for animals
Auteur : Stephanie Ghislain
Extrait en français : Des ONG brésiliennes demandent à l’UE et au Brésil d’inclure des conditions relatives au bien-être des animaux dans l’accord UE-Mercosur
Un groupe de plus de 40 organisations de la société civile (ONG), congressistes et spécialistes du bien-être animal au Brésil a envoyé cette semaine une lettre conjointe au Parlement européen, au Conseil et à la Commission, ainsi qu’au gouvernement brésilien, pour demander l’inclusion de clauses relatives au bien-être animal dans le protocole additionnel de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur. L’objectif principal de cette demande est de s’assurer que l’accord commercial n’aggravera pas la cruauté envers les animaux, mais qu’il favorisera au contraire le bien-être des animaux d’élevage et des animaux sauvages. En effet, en l’état actuel des choses, l’accord favorisera l’agriculture animale intensive, avec une augmentation exponentielle des exportations de produits d’origine animale vers les pays européens. La lettre suggère également qu’en conditionnant les préférences commerciales à des normes spécifiques en matière de bien-être animal, l’accord contribuerait à lutter contre la déforestation et les problèmes de santé publique. Le principal facteur de déforestation est l’expansion des pâturages et des exploitations céréalières, comme le soja utilisé dans l’alimentation animale, dans des zones qui ne sont pas couvertes par le règlement de l’UE sur la déforestation importée, comme les zones humides du Pantanal et la savane du Cerrado. Conditionner les préférences commerciales à des normes de bien-être animal contribuerait à améliorer la santé des animaux, à réduire l’utilisation d’antibiotiques et le risque de propagation de maladies zoonotiques, qui peuvent être transmises de l’animal à l’homme. […] Le projet d’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur contient déjà une condition relative au bien-être des animaux pour les œufs de consommation. Malheureusement, il ne s’agit pas du produit animal le plus échangé entre les deux régions – ce sont les viandes de bœuf et de poulet. L’accord de libre-échange UE-Nouvelle-Zélande, qui a été conclu tout récemment, réserve un tarif préférentiel aux produits bovins issus d’animaux nourris à l’herbe, excluant ainsi explicitement les parcs d’engraissement pour des raisons liées à la durabilité. Le moment est donc venu de garantir un traitement similaire pour le bœuf dans l’ALE UE-Mercosur, mais aussi d’ajouter des conditions pour d’autres produits animaux, en particulier lorsque le volume des échanges est plus important.
Extrait en anglais (original) : A group of over 40 civil society organisations (CSOs), congress people, and animal welfare specialists in Brazil sent joint letters to the European Parliament, Council and Commission, and to the Brazilian Government this week, requesting the inclusion of animal welfare clauses in the additional protocol of the EU-Mercosur FTA. The central objective of the request is to ensure that the trade deal will not aggravate animal cruelty, but rather promote the wellbeing of farmed and wild animals. Indeed, as it stands, the deal will further fuel intensive animal agriculture, with an exponential increase in the export of products of animal origin to European countries. The letter also suggests that by conditioning trade preferences to specific animal welfare standards, the deal would contribute to tackling deforestation and public health issues. The main driver of deforestation is the expansion of pastures and grain farms, such as soy used in animal feed, in biomes not covered by the EU regulation on imported deforestation, such as the Pantanal wetlands and the Cerrado savanna. Conditioning trade preferences to animal welfare standards would contribute to improving animals’ health, reducing the use of antibiotics and the risk of spreading zoonotic diseases, which can be transmitted from animals to humans. […] The draft EU-Mercosur FTA already has an animal welfare condition for shelled eggs. Unfortunately, this is not the most traded animal product between the regions – these are beef and chicken meat. The EU-New Zealand FTA, which was agreed most recently, reserves the preferential tariff for beef products derived from grass-fed animals, hence explicitly excluding feedlots for sustainability related reasons. The time is thus now right to ensure a similar treatment for beef in the EU-Mercosur FTA, but also to add conditions for other animal products, especially where the trade volume is higher.