Type de document : article scientifique publié dans Animals
Auteurs : Alessandra Akemi Hashimoto Fragoso, Karynn Capilé, Cesar Augusto Taconeli, Gabrielle Cristine de Almeida, Paula Pimpão de Freitas, Carla Forte Maiolino Molento
Résumé en français (traduction) : La science du bien-être animal : Pourquoi et pour qui ?
Il existe, dans la littérature, différentes façons d’aborder le bien-être animal. L’objectif de ce travail était d’étudier la valeur attribuée aux animaux de ferme dans les articles scientifiques publiés dans des revues consacrées au bien-être animal (BEA) et aux productions animales (PA) à trois moments différents, séparés par une décennie chacun. Les dix premiers articles mentionnant « bien-être animal » ou « bien-être des animaux » dans leurs objectifs ou leurs hypothèses dans chaque revue et chaque année de référence ont été sélectionnés. Les 180 articles ont été notés en aveugle par cinq évaluateurs sur une échelle de 1 à 10, en fonction du degré de valeur intrinsèque attribué aux animaux. La note moyenne globale et l’écart-type étaient de 5,60 ± 2,49, avec 6,46 ± 2,29 et 4,74 ± 2,40 pour les revues BEA et PA, respectivement, et 5,37 ± 2,44, 5,68 ± 2,52 et 5,75 ± 2,41 pour les années d’étude 2000, 2010 et 2020, respectivement. Il existe une interaction entre l’année cible et le domaine de publication : les articles des revues BEA ont obtenu de meilleurs résultats au fil du temps, contrairement aux articles des revues PA, dont les résultats sont restés similaires au fil des décennies. L’accord entre évaluateurs est modéré, ce qui peut refléter la complexité du sujet, car le langage utilisé dans les articles étudiés était ambigu en ce qui concerne le pourquoi et le pour qui il est effectué. Le faible score moyen global indique que les publications scientifiques sur le bien-être animal ne donnent pas, en moyenne, la priorité aux intérêts des animaux. Ainsi, nos résultats ont mis en évidence la présence de welfarisme animal dans la science du bien-être animal, un problème qui ne semble pas être intrinsèque à la science du bien-être animal elle-même, mais plutôt à la manière dont la recherche est fréquemment conçue, menée, interprétée, résumée et appliquée. Il semble donc urgent d’étudier plus avant la motivation de la recherche sur le bien-être animal. L’énoncé de la principale justification des articles sur le bien-être animal, avec une déclaration explicite des priorités motivationnelles qui constituent chaque étude scientifique sur le bien-être animal, peut constituer une recommandation intéressante pour l’amélioration de la science du bien-être animal.
Résumé en anglais (original) : There are, in the literature, distinct ways to approach animal welfare. The objective of this work was to study the value attributed to farm animals in the scientific papers published in animal welfare and animal production journals at three different points in time, separated by a decade each. The first ten papers mentioning “animal welfare” or “animal well-being” in their objectives or hypotheses from each journal and each focus year were selected. The 180 papers were blindly scored by five assessors between 1 and 10, according to the degree of intrinsic value attributed to animals. The overall mean score and standard deviation were 5.60 ± 2.49, with 6.46 ± 2.29 and 4.74 ± 2.40 for AW and AP journals, respectively, and 5.37 ± 2.44, 5.68 ± 2.52 and 5.75 ± 2.41 for the focus years of 2000, 2010 and 2020, respectively. There was an interaction between focus year and publication area: papers from AW journals scored better over time, in contrast with papers from AP journals, for which scores remained similar over decades. The inter-assessor agreement is moderate, which may reflect the subject complexity, as the language used in the papers studied was ambiguous in relation to why and for whom it is performed. The low overall mean score evidenced that the animal welfare scientific publications are, on average, not prioritizing the interests of the animals. Thus, our results evidenced the presence of animal welfarism in animal welfare science, a problem that seems not to be intrinsic to animal welfare science itself, but rather to the way research is frequently conceived, conducted, interpreted, summarized and applied. Therefore, it seems urgent to further study the motivation for animal welfare research. The statement of the main justification for animal welfare papers, with an explicit declaration of the motivational priorities that constitute each scientific animal welfare study, may be an interesting recommendation for the improvement of animal welfare science.