Type de document : actualité d’Eurogroup for animals
Auteur : Eurogroup for Animals
Extrait en français (traduction) : Dernière chance d’intégrer le bien-être animal dans l’accord commercial entre l’UE et l’Australie
Alors que les négociations en vue d’un accord de libre-échange (ALE) entre l’UE et l’Australie entrent dans leur phase finale, Eurogroup for Animals, Australian Alliance for Animals et Animals Australia demandent instamment aux deux parties d’inclure dans l’accord des dispositions ambitieuses en matière de bien-être animal. L’amélioration du bien-être animal est étroitement liée à la mise en place de systèmes alimentaires durables. Cependant, les politiques commerciales actuelles semblent exacerber les conséquences négatives de l’élevage intensif au lieu de les atténuer. C’est le cas des exportations de bœuf australien, dont 96 % des exportations vers l’UE proviennent d’animaux élevés dans des parcs d’engraissement nourris au grain ; ces parcs ont un impact négatif sur la santé et le bien-être des animaux en provoquant des problèmes respiratoires et digestifs, et contribuent à accroître la pollution de l’eau, du sol et de l’air en Australie.
Selon l’analyse d’impact réalisée par l’Union européenne, un accord commercial avec l’Australie qui accorderait un accès élargi au marché pour le bœuf australien sans l’assortir de conditions en matière de bien-être animal encouragerait davantage la production de bœuf principalement dans des parcs d’engraissement. Cela compromettrait la transition en cours de l’UE vers des systèmes alimentaires durables. Il est essentiel que les deux parties établissent des conditions pour des tarifs préférentiels sur le bœuf provenant de systèmes d’alimentation à l’herbe, en excluant explicitement le bœuf produit dans des parcs d’engraissement commerciaux, comme l’UE l’a fait avec la Nouvelle-Zélande.
Les règles australiennes actuelles concernant le transport d’animaux vivants sur de longues distances sont minimales et pratiquement inapplicables, permettant aux animaux de voyager jusqu’à 48 heures sans nourriture ni eau. L’introduction d’une condition relative à la protection des animaux pendant le transport dans les préférences commerciales liées à la viande de ruminants aurait donc également un impact positif.
Cet accord commercial est également l’occasion de mettre en place des mécanismes de coopération solides pour aborder d’autres sujets tels que l’absence d’utilisation d’analgésiques au cours de procédures telles que le muletage des moutons en Australie. Il sera également important d’utiliser cette plateforme pour partager les meilleures pratiques et combiner les efforts pour supprimer progressivement les exportations d’animaux vivants, d’autant plus que l’Australie s’est engagée à supprimer progressivement son commerce d’exportation de moutons vivants et que l’UE révise actuellement sa législation sur la protection des animaux pendant le transport. […]Nous demandons également à l’UE et à l’Australie de s’attaquer à l’abattage à grande échelle et inhumain des kangourous à des fins commerciales. L’UE est le principal marché pour la viande et le cuir de kangourou australien, une filière qui soulève des inquiétudes en matière de bien-être animal, de conservation et de santé publique. Les deux parties doivent envisager d’interdire le commerce des produits à base de kangourou principalement pour des raisons éthiques. […]Il est possible de trouver un équilibre entre les intérêts économiques et notre engagement commun à garantir le bien-être des animaux. Nous appelons les dirigeants politiques de l’UE et de l’Australie à rester fermes sur leur engagement à développer et à préserver des normes élevées en matière de bien-être animal.
Extrait en anglais (original) : As negotiations for a free trade agreement (FTA) between the EU and Australia enter the final stage, Eurogroup for Animals, Australian Alliance for Animals and Animals Australia urge the two sides to include ambitious provisions on animal welfare in the agreement. Improving animal welfare is strongly linked with the pursuit of sustainable food systems. However, current trade policies appear to be exacerbating rather than mitigating the adverse consequences of intensive livestock farming. This is the case with Australian beef exports, where 96% of exports to the EU originate from animals held in grain-fed feedlots; yarded areas that adversely impact animal health and welfare by causing respiratory and digestive issues, and contribute to increased water, soil and air pollution in Australia.
According to the EU’s own impact assessment, a trade agreement with Australia that grants expanded market access for Australian beef without attaching any animal welfare conditions would further incentivise beef production predominantly in feedlots. This would undermine the EU’s ongoing sustainable food systems transition. It is crucial for both parties to establish conditions for preferential tariffs on beef that originates from grass-fed systems, explicitly excluding beef produced within commercial feedlots, as the EU did with New Zealand.
Australia’s current rules on transporting live animals over long distances are minimal and virtually unenforceable, allowing animals to travel for up to 48 hours without food or water. Introducing a condition related to the protection of animals during transport in trade preferences related to ruminant meat would thus also have a positive impact. This trade agreement is also an opportunity to set up strong cooperation mechanisms to tackle other topics such as the lack of use of pain relief during procedures like sheep mulesing in Australia. It will be important to also use such a platform to share best practices and combine efforts to phase out live animal exports, especially since Australia has committed to phasing out its live sheep export trade and the EU is currently revising its legislation on the protection of animals during transport. […]We also urge the EU and Australia to address the large-scale, inhumane killing of kangaroos for commercial use. The EU is the main market for Australian kangaroo meat and leather, an industry which raises concerns about animal welfare, conservation and public health. Both parties must consider prohibiting the trade of kangaroo-based products primarily on ethical grounds. […]It is possible to strike a balance between economic interests and our shared commitment to ensuring the welfare of animals. We call upon political leaders of the EU and Australia to stand firm on their commitment to develop and safeguard high animal welfare standards.