Type de document : revue scientifique disponible en ligne avant publication dans Poultry Science
Auteurs : K. E. Wurtz, M. S. Herskin, A. B. Riber
Résumé en français (traduction) : Revue sur la privation d’eau lors du transport des volailles à l’abattoir
Les volailles sont privées d’eau lors de leur transport vers l’abattoir. Cette privation commence peu avant la capture du premier oiseau et se poursuit pendant la capture et le chargement, le transport dans le véhicule, le temps passé en aire d’attente et jusqu’au moment de la mort. Notre objectif était de faire le point sur les connaissances actuelles concernant les variables qui peuvent être utiles pour déterminer la durée pendant laquelle les volailles peuvent être privées d’eau pendant le transport avant que leur bien-être ne commence à se détériorer. Pendant le transport, il est probable que les oiseaux ressentent une motivation à boire, qui peut se transformer en un état émotionnel négatif de soif si l’eau n’est pas disponible. Il est difficile de déterminer à quel moment la motivation à boire atteint un seuil où le bien-être est affecté de manière négative. En l’absence d’eau, les oiseaux peuvent au fil du temps souffrir de déshydratation, qui peut être détectée par des indicateurs physiologiques lorsque leur organisme tente de maintenir l’homéostasie. Chez les volailles, l’osmolalité [nombre total de molécules dissoutes dans un liquide] plasmatique, l’arginine vasotocine et le chlorure ont été suggérés comme étant les plus appropriés pour évaluer la déshydratation résultant de périodes de privation d’eau correspondant à des durées de transport typiques, en raison de leur sensibilité particulière au cours de cette période. Bien que la déshydratation initiale puisse ne pas être associée à des états émotionnels négatifs, il est probable qu’elle finisse par entraîner un inconfort, mais des études comportementales et motivationnelles supplémentaires sont nécessaires pour déterminer le moment où cela commence. L’impact des conditions thermiques, de la génétique et de l’état de l’oiseau sur le développement d’un état de déshydratation a également été évalué, bien que davantage d’informations soient nécessaires pour comprendre pleinement ces interactions. Sur la base de la littérature disponible, cette étude conclut que les durées de transport totales (c’est-à-dire depuis la privation initiale d’eau jusqu’au moment de l’abattage) de plus de 6 heures sont probablement associées à des indicateurs physiologiques mesurables de déshydratation et peuvent potentiellement être associées à des états émotionnels négatifs, bien que des recherches supplémentaires soient nécessaires pour clarifier ce point. Les connaissances et les outils d’évaluation actuellement disponibles ne sont pas suffisants pour détecter la dégradation du bien-être due à la soif elle-même, qui devrait être étudiée de manière plus approfondie afin de protéger le bien-être des volailles pendant le transport.
Résumé en anglais (original) : Poultry are deprived of water when transported to slaughter, beginning shortly prior to catching of the first bird and lasting through catching and loading, the journey on the vehicle, time spent in lairage, and up until time of death. Our aim was to review existing knowledge on variables which may be useful in determining the length of time that poultry may go without water in connection with transport before their welfare begins to deteriorate. During transport, it is likely that birds experience a motivation to drink, which may transition into the negative emotional state of thirst if water is unavailable. Determining when drinking motivation reaches a threshold where welfare is negatively impacted is challenging. In the absence of water, birds may over time experience dehydration which may be detected through physiological indicators as their body attempts to maintain homeostasis. In poultry, plasma osmolality, arginine vasotocin, and chloride have been suggested as being most suitable for assessing dehydration resulting from periods of water deprivation that correspond with typical transport durations, due to their particular sensitivity during this period. While initial dehydration may not be associated with negative emotional states, it is likely that it eventually leads to discomfort, but additional behavioral and motivational studies are necessary to infer when this begins. Impacts of thermal conditions, genetics, and the condition of the individual bird on the development of a dehydrated state were also assessed, though more information is needed to fully understand these interactions. With the available literature, this review concludes that total transport (i.e., from the initial deprivation from water until time of slaughter) durations of longer than 6 h are likely associated with measurable physiological indicators of dehydration and may potentially be associated with negative emotional states, although more research is needed to clarify this. Current available knowledge and assessment tools are not sufficient to detect the degradation of welfare derived from thirst itself, which should be further examined to protect poultry welfare during transport.
Publication ayant donné lieu à un article dans Poultry World le 9 janvier 2024 : Journeys of over 6 hours without water likely to affect poultry welfare