Type de document : article publié dans Veterinary Practice News
Auteure : Kim Campbell Thornton
Extrait en français (traduction) : Les points douloureux : Une conversation cruciale à tenir avec les propriétaires d’animaux de compagnie
(…) Pendant trop longtemps, la douleur chronique liée à l’arthrose ou à d’autres maladies a été simplement acceptée comme un aspect normal du vieillissement, en particulier pour les animaux de compagnie. Aujourd’hui, on en sait plus sur les voies de la douleur et il existe davantage d’options pour gérer la douleur de manière multimodale, même sur de longues périodes. Le seul point d’achoppement peut être de parler aux clients de la douleur chez les animaux de compagnie et de démontrer que le ralentissement de l’animal est lié à la douleur, et pas seulement à un artefact du vieillissement pour lequel il n’y a rien à faire. Trois vétérinaires qui s’occupent de la douleur dans leur cabinet donnent des conseils pour aider les clients à reconnaître la douleur et à apporter aux patients l’aide dont ils ont besoin pour améliorer leur qualité de vie.
Faire de l’examen de la douleur une routine
Selon Robin Downing, directeur hospitalier du Downing Center for Animal Pain Management à Windsor, le dépistage de la douleur chez les animaux devrait faire partie de chaque examen physique tout au long de la vie de l’animal. Plus vous posez vos mains sur des animaux normaux, plus vous reconnaîtrez facilement des réponses anormales à la palpation. (…)
Demandez aux clients ce qu’ils voient
(…) Selon Tamara Grubb, un diagnostic de douleur chronique due à l’arthrose, très répandue chez les chiens2 et les chats3, peut surprendre les clients. Le Dr Grubb profite de l’examen pour montrer à ses clients à quoi ressemble la douleur et quelles sont les preuves du diagnostic de la douleur, y compris la façon dont les changements de comportement peuvent être révélateurs de la douleur. (…) Une étude publiée en février 2020 a examiné 100 cas de chiens et a fortement suggéré le rôle potentiel de la douleur dans les comportements problématiques. Les vétérinaires experts en comportement ont estimé qu’environ un tiers des cas référés impliquaient une forme de douleur, et que dans certains cas, ce chiffre atteignait près de 80 %. « Les troubles musculo-squelettiques, mais aussi les troubles gastro-intestinaux et dermatologiques douloureux sont généralement reconnus comme ayant une incidence sur le comportement problématique de l’animal », écrivent-ils. (…) Les vidéos disponibles en ligne peuvent aider à démontrer la mobilité normale d’un animal par rapport à celle d’un animal souffrant. Une vidéo pour chats6 peut montrer un chat normal sautant sur une table alors qu’un chat douloureux saute d’abord sur une chaise, puis sur la table.
Moyens de gérer la douleur
Le traitement actuel de la douleur va bien au-delà des AINS et comprend des injections de facteur de croissance du nerf (NGF) ; le grapiprant, qui agit sur une partie différente de la voie de la douleur que les autres AINS7, ce qui peut entraîner moins d’effets secondaires indésirables ; et de nouveaux composés injectables8,9 pour traiter directement l’articulation avec des effets durables en ciblant l’inflammation et la douleur ou en protégeant et en soutenant l’articulation grâce à des biomatériaux tels que le collagène et l’élastine. (…) Une étude rétrospective portant sur 240 chiens s’est intéressée à l’utilisation de la gabapentine pour traiter la douleur chronique. « Il s’agit du premier article révisé par des pairs dans la littérature vétérinaire qui décrit les doses efficaces de gabapentine chez les chiens souffrant de douleur chronique. L’équilibre que nous devons atteindre est l’équilibre entre le confort et la sédation, et la sédation est le seul effet secondaire pertinent. Si nous obtenons une sédation, c’est que nous sommes allés un peu trop loin dans la dose, alors nous la diminuons », explique Downing. (…) Enfin, la gestion de la douleur est toujours multimodale, selon Mme Downing. Il ne faut pas se contenter d’administrer un AINS et de s’arrêter là. Il faut collaborer avec le client pour créer un plan de traitement de la douleur personnalisé, adapté à chaque patient, comprenant des visites de suivi et un dialogue permanent avec le client. Si certains patients dépassent votre capacité à les soulager, n’hésitez pas à consulter un spécialiste de la douleur ou à l’orienter vers lui.
Extrait en anglais (original) : (…) For too long, the chronic pain of osteoarthritis or other diseases was simply accepted as a normal part of aging, especially for pets. Now, more is known about pain pathways and more options are available for managing pain multimodally, even over long periods. The one sticking point can be talking to clients about pet pain and demonstrating a pet’s slowdown is pain-related, not simply an artifact of aging for which nothing can be done. Three veterinarians who target pain in their practices share tips on how to help clients recognize pain and get patients the help they need to improve their quality of life.
Make pain exams routine
Screening pets for pain should be part of every physical exam throughout the animal’s life, says Robin Downing, hospital director of The Downing Center for Animal Pain Management in Windsor. The more you put your hands on normal pets, the more readily you will recognize abnormal responses to palpation. (…)
Ask what clients are seeing
(…) A diagnosis of chronic pain due to osteoarthritis—which is highly prevalent in dogs and cats—can come as a surprise to clients, says Tamara Grubb. Dr. Grubb uses the exam as an opportunity to show clients what pain looks like and evidence for the diagnosis of pain, including how behavior changes can be indicative of pain. A study published in February 2020 reviewed 100 dog cases and strongly suggested the potential role of pain in problem behavior. The veterinary behavior experts involved found, conservatively, around a third of referred cases involved some form of painful condition, and in some instances, the figure was nearly 80 percent. “Musculoskeletal but also painful gastrointestinal and dermatological conditions are commonly recognized as significant to the animal’s problem behavior,” they wrote. (…) Videos available online can help to demonstrate normal mobility versus that of an animal in pain. One for cats6 might show a normal cat jumping onto a table while a painful cat first jumps onto a chair and then onto the table. (…)
Ways to manage pain
Current pain management goes far beyond NSAIDs and includes anti-nerve growth factor (NGF) injections; grapiprant, which works at a different part of the pain pathway than other NSAIDs,7 potentially causing fewer adverse side effects; and new injectable compounds8,9 to treat the joint directly with long-lasting effects by targeting inflammation and pain or protecting and supporting the joint through biomaterials such as collagen and elastin. (…) A retrospective study10 of 240 dogs looked at using gabapentin for chronic pain. “It is the first peer-reviewed paper in the veterinary literature that articulates effective doses of gabapentin in dogs with chronic pain. The balance we need to achieve is the balance between comfort and sedation, and sedation is the only relevant side effect. If we get sedation, we’ve gone a little too far in the dose, so we back it off, Downing says.” (…) Finally, pain management is always multimodal, Downing says. Do not just throw an NSAID at it and call it a day. Collaborate with the client to create a personalized pain plan appropriate for each patient, including follow-up visits and an ongoing dialog with the client. If particular patients exceed your ability to get them comfortable, do not hesitate to consult or refer to a pain specialist.