Type de document : article publié dans Dairy Global
Auteur : Ruud Peys
Extrait en français (traduction) : Pourquoi l’étiquetage actuel en matière de bien-être animal n’est pas suffisant.
En matière de bien-être animal, l’étiquetage des produits alimentaires tels que la viande, les produits laitiers et les œufs ne devrait pas se fonder sur les conditions d’élevage, mais sur une évaluation basée sur des indicateurs scientifiques mesurés directement sur les animaux. Selon l’Anses, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, un tel système devrait prendre en compte non seulement les conditions de vie des animaux producteurs de denrées alimentaires eux-mêmes, mais aussi celles de leurs parents. Les consommateurs sont de plus en plus préoccupés par les conditions de vie des animaux utilisés pour produire des denrées alimentaires d’origine animale. L’Anses publie donc des lignes directrices pour l’étiquetage des produits d’origine animale, notamment en ce qui concerne le bien-être des animaux d’élevage. La mise en œuvre de cette proposition permettrait d’harmoniser les systèmes d’étiquetage actuels et futurs, précise l’agence. Les systèmes d’étiquetage visant à informer les consommateurs sur le bien-être des animaux producteurs de denrées alimentaires se développent en Europe. Toutefois, les critères utilisés varient considérablement d’un système d’étiquetage à l’autre, ce qui crée une grande confusion chez les consommateurs. L’Union européenne envisage d’harmoniser l’étiquetage. L’Anses a donc réalisé une expertise afin d’établir une base scientifique pour l’étiquetage du bien-être animal qui puisse être proposée aux acteurs du secteur de l’élevage.
5 niveaux de bien-être animal
L’Agence recommande d’adopter un système de 5 niveaux de bien-être, du plus élevé (A) au plus faible (E). Le niveau E correspond uniquement au respect des exigences imposées par la législation européenne en matière de bien-être animal, que ce soit lors de l’élevage, du transport ou de l’abattage. Cette classification, facile à comprendre pour les consommateurs, devrait également aider les producteurs à mieux prendre en compte progressivement le bien-être animal. La plupart des labels actuels sur le bien-être animal ne prennent en compte que les méthodes d’élevage utilisées et les moyens mis en œuvre pour les améliorer, estime l’Anses. « Un élevage de poules pondeuses peut disposer de perchoirs, mais si les poules ne les utilisent pas parce qu’ils ne sont pas facilement accessibles, par exemple, cet élément ne contribuera pas à leur bien-être. » Les scientifiques du groupe de travail de l’Anses recommandent donc que les indicateurs portent avant tout sur le statut de bien-être de l’animal, c’est-à-dire qu’ils soient basés sur des mesures effectuées sur l’animal lui-même. Ce système s’appuie sur la définition du bien-être animal proposée par l’Anses en 2018 : » Le bien-être d’un animal est son état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux et de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal. »
L’élevage des animaux
En outre, l’évaluation du bien-être animal devrait également inclure les élevages sélectifs et les fermes de reproduction qui sont conçus pour améliorer les caractéristiques génétiques et fournir des animaux producteurs d’aliments. « Dans certains secteurs, les animaux reproducteurs sont élevés à l’étranger et on sait peu de choses sur leurs conditions de vie », explique M. Chiron. « Ce critère obligera les filières à s’assurer qu’elles disposent de ces informations. On ne peut pas prétendre qu’une production respecte le bien-être animal si l’on ne connaît pas les conditions de vie de la génération précédente, dont l’élevage est soumis à des contraintes spécifiques, notamment sanitaires. » Lorsqu’aucune information sur les parents n’est disponible, les experts considèrent que les produits ne devraient pas recevoir une classification supérieure au niveau C. (…)
Extrait en anglais (original) : Regarding animal welfare, the labelling of food products like meat, dairy products and eggs should not be based on the rearing conditions but on an assessment based on scientific indicators measured directly on the animals. Such a system should not only take account of the living conditions of the food-producing animals themselves, but of those of their parents, too, says Anses, the French Agency for Food, Environmental and Occupational Health & Safety.
Consumers are increasingly concerned about the living conditions of the animals used to produce foodstuffs of animal origin. Anses is therefore publishing guidelines for labelling products of animal origin specifically with respect to farm animal welfare. Implementing this proposal would harmonise current and future labelling systems, the agency says. Labelling systems designed to inform consumers about the welfare of food-producing animals are on the rise in Europe. However, the criteria used vary widely from one labelling system to another and causes a high degree of confusion for consumers. The European Union is planning to harmonise labelling. Anses has thus carried out an expert appraisal to establish a scientific basis for animal welfare labelling that can be put forward to players in the livestock sector.
5 animal welfare levels
The Agency recommends adopting a system of 5 welfare levels, from the highest (A) to the lowest (E). Level E corresponds solely to compliance with the requirements imposed by European legislation on animal welfare, whether during rearing, transport or slaughter. This classification, which is easy for consumers to understand, should also help producers to gradually take better account of animal welfare Most current animal welfare labels only consider the rearing methods used and the means employed to improve them, Anses says. “That’s not enough,” explains Julie Chiron, expert appraisal coordinator, adding, “A laying hen farm may have perches, but if the hens do not use them because they are not easily accessible, for example, this feature will not contribute to their welfare.” The scientists in the Anses working group therefore recommend that the indicators should focus primarily on the animal’s welfare status, i.e., be based on measurements taken on the animal itself. This system is based on the definition of animal welfare proposed by Anses in 2018: “The welfare of an animal is its positive mental and physical state related to the fulfilment of its physiological and behavioural needs and its expectations. This state varies according to the animal’s perception of the situation.”
Breeding animals
Furthermore, the assessment of animal welfare should also include the selective breeding and reproduction farms that are designed to improve genetic characteristics and supply food-producing animals. “In some sectors, breeding animals are reared abroad and little is known about their living conditions,” explains Chiron. “This criterion will require the sectors to ensure that they have this information. We cannot claim that a production process respects animal welfare if we know nothing about the living conditions of the previous generation, whose rearing is subject to specific constraints, particularly health constraints.” When no information on parents is available, the experts consider that products should not be given a classification higher than level C. (…)