Type de document : article scientifique publié dans PLoS ONE
Auteurs : Laura Ozella, Stefano Sartore, Elisabetta Macchi, Isabella Manenti, Silvia Mioletti, Barbara Miniscalco, Riccardo Crosetto, Patrizia Ponzio, Edoardo Fiorilla, Cecilia Mugnai
Résumé en français (traduction) : Évaluation du comportement et du bien-être de lapins autochtones à croissance lente : Le rôle des systèmes de logement
Il est essentiel de comprendre l’impact du système d’élevage sur les animaux pour évaluer leur bien-être. Les lapins ont des comportements différents en fonction de leur environnement. Les conditions dans lesquelles ils sont élevés influencent directement leur comportement et leurs réactions au stress, ce qui souligne l’importance de leur fournir un environnement optimal pour leur bien-être et leur croissance. Dans cette étude, nous avons évalué le comportement et le bien-être de deux populations locales de lapins italiens, à savoir le lapin gris de Carmagnola et le lapin gris de Monferrato. Ces lapins ne sont pas encore officiellement reconnus comme des races, mais ils sont couramment utilisés en Italie pour la production de viande et représentent un phénotype distinctif et un héritage local pour les éleveurs et les consommateurs. Nous avons analysé les comportements, les réponses physiologiques et les paramètres sanguins des animaux afin d’évaluer l’influence de l’âge et de trois systèmes d’élevage distincts (cages individuelles traditionnelles, élevage en groupe et système mixte) sur le bien-être des lapins. Dans cette étude, 294 mâles sevrés âgés de 35 jours ont été répartis dans les trois systèmes de logement avec sept répétitions chacun jusqu’à ce qu’ils atteignent l’âge d’abattage (100 jours d’âge). Un système traditionnel à cage unique, un élevage en groupe avec 10 animaux par répétition et un système pilote mixte avec 10 lapins initialement regroupés, puis transférés dans des cages individuelles. Les résultats de l’analyse comportementale et de l’évaluation des niveaux de corticostérone dans la salive et les poils montrent que le système de logement et l’âge des lapins ont des effets significatifs sur leur bien-être. Les lapins hébergés en groupe présentaient un plus large éventail de comportements, y compris une augmentation des activités motrices telles que la course, la marche et l’exploration. Cependant, ce système de logement était associé à des niveaux plus élevés de corticostérone salivaire et capillaire, ce qui indique un état de stress aigu et chronique élevé. Le système de cages individuelles était associé à des niveaux plus élevés de stress aigu et à une faible fréquence d’activités motrices et d’interactions sociales, avec un comportement prédominant de repli sur soi. Le facteur âge a influencé de manière significative l’occurrence des comportements, les jeunes lapins présentant des niveaux plus élevés d’activités cinétiques, tandis que les comportements sociaux tels que les attaques et la dominance étaient plus fréquents lorsque les lapins atteignaient la maturité sexuelle (vers l’âge de 80-85 jours). De plus, l’atteinte de la maturité sexuelle a coïncidé avec une augmentation des niveaux de corticostérone salivaire. Nous avons trouvé une association significative entre les comportements d’attaque, les tentatives de fuite et les niveaux élevés de corticostérone, en démontrant que ces comportements peuvent être utilisés comme indicateurs d’une diminution du bien-être des animaux. Nos résultats soulignent l’importance de prendre en compte à la fois l’environnement d’hébergement et la dimension temporelle dans l’étude du comportement et du bien-être. Cela permet une évaluation complète des techniques appropriées de gestion de l’élevage. En comprenant la dynamique sociale et les sources de stress au sein des systèmes d’élevage, les éleveurs peuvent mettre en œuvre des mesures visant à améliorer le bien-être des animaux et à créer un environnement propice à la santé et au comportement des lapins.
Résumé en anglais (original) : Understanding the farming system impact on animals is crucial for evaluating welfare. Rabbits exhibit distinct behaviours influenced by their surroundings. The conditions in which they are raised directly influence behaviour and stress responses, emphasizing the importance of providing an optimal environment for their overall well-being and growth. In this study, we assessed the behaviour and welfare of two Italian local rabbit populations, namely the grey rabbit of Carmagnola and the grey rabbit of Monferrato. These rabbits are not yet officially recognized as breeds, but they are commonly used in Italy for meat production and represent a distinctive phenotype and local heritage among farmers and consumers. We analysed the behavioural patterns, physiological responses, and blood parameters of the animals to assess the influence of both age and three distinct housing systems (traditional single cages, group farming, and a mixed system) on rabbits’ welfare. In this study, 294 weaned males with 35 days old were divided into three housing systems with seven replicates each until reaching slaughtering age (100 days of age). A traditional single cage system, a group farming with 10 animals each replicate and a Mixed pilot system with 10 rabbits initially grouped, then transferred to single cages. The findings from the behavioural analysis and the evaluation of salivary and hair corticosterone levels demonstrate that both the housing system and the age of the rabbits exerted significant effects on their welfare. Rabbits in group housing displayed a wider range of behavioural patterns, including increased kinetic activities such as running, walking, and exploration. However, this housing system was associated with higher levels of both salivary and hair corticosterone, indicating a high acute and chronic stress condition. The single cage system was associated with higher levels of acute stress and a low frequency of kinetic activities and social interactions, with a predominant behaviour of turning on themselves. The age factor significantly influenced the occurrence of behaviours, with younger rabbits exhibiting higher levels of kinetic activities, while social behaviours such as attacks and dominance were more prevalent as the rabbits reached sexual maturity (around 80–85 days of age). Moreover, the attainment of sexual maturity coincided with an increase in salivary corticosterone levels. We found a significant association between attack behaviours, escape attempts, and elevated corticosterone levels, by demonstrating that these behaviours can be used as indicators of decreased animals’ well-being. Our findings underscore the importance of considering both the housing environment and the temporal dimension in the study of behaviour and welfare. This enables a comprehensive assessment of appropriate rearing management techniques. By understanding the social dynamics and stress sources within housing systems, farmers can implement measures to enhance animal welfare and create a conducive environment for the health and behaviour of rabbits.