Type de document : article publié sur RTS
Auteure : Livia Middendorp (SRF)
Extrait : L’abattage à la ferme est à nouveau autorisé en Suisse depuis quatre ans. Les animaux sont abattus de cette manière dans la ferme de Mischa Hofer à Vitznau, dans le canton de Lucerne. Malgré la complexité et les coûts, l’éleveur préfère cette méthode qu’il juge moins stressante pour les animaux. La ferme de Mischa Hofer est située au-dessus de Vitznau dans le canton de Lucerne, sur le versant sud du Rigi, avec une vue qui s’étend bien au-delà du lac des Quatre-Cantons. Le moyen le plus rapide d’accéder à la ferme est une petite télécabine au départ de Vitznau. Là-haut, Mischa Hofer procède pour la première fois à l’abattage d’un animal dans sa ferme. Il doit respecter certaines conditions de mise à mort. Il y a six mois encore, un maximum de 45 minutes était autorisé entre l’étourdissement de l’animal et son éviscération à l’abattoir. Début février, ce délai a été porté à 90 minutes. Cela signifie que les animaux peuvent également être abattus à la ferme dans les régions éloignées. Mischa Hofer effectue des abattages pour d’autres exploitations en tant que prestataire de services depuis trois ans. Depuis l’assouplissement de la réglementation, il peut pratiquer ce type d’abattage dans sa propre exploitation.
La vache qui sera tuée ce jour-là est un zébu blanc. (…) « Bella Ciao » est séparée des autres animaux dans l’enclos. Entre-temps, un vétérinaire du canton est également sur place pour superviser l’opération. Après avoir fixé la tête de « Bella Ciao » dans une grille, Mischa Hofer tient le pistolet entre ses deux yeux et tire. L’heure tourne : dans les 90 minutes, l’animal doit être éviscéré chez le boucher et prêt pour l’entrepôt frigorifique. L’éleveur attache une chaîne à la patte arrière et l’animal est tiré à l’aide d’une pelleteuse. Il est ensuite égorgé et se vide de son sang. Mischa Hofer et son équipe chargent l’animal sur une remorque et le recouvrent d’une bâche. La route qui mène à la boucherie d’Arth-Goldau emprunte l’étroite route de montagne qui longe le Rigi.
Moins de stress pour les animaux
Le trajet dure environ 40 minutes. Les abattages à la ferme sont coûteux : les précautions, la surveillance par l’office vétérinaire, le trajet jusqu’au boucher – tout cela coûte, souligne Mischa Hofer : « Il faut respecter le timing, c’est essentiel. » Mais il est convaincu de la méthode d’abattage. Des études montrent également que le niveau de stress des animaux est nettement inférieur. Dans une étude récente de l’Institut de recherche Fibl sur l’agriculture biologique, le sang des animaux tués à l’abattoir contenait 20 fois plus de cortisol, c’est-à-dire d’hormones de stress, que celui des animaux tués à la ferme.
Peu de temps pour la préparation
Remo et Irene Heinrich sont prêts à recevoir l’animal à la boucherie « Fyrabig-Metzg » à Arth. Pour eux, c’est le premier animal issu d’un abattage à la ferme qu’ils manipulent. Il leur reste une demi-heure pour enlever la peau, vider l’animal et le placer dans la chambre froide. « Ce n’est pas trop », dit Irene Heinrich. Mais c’est suffisant : le vétérinaire arrête l’horloge à 1 heure, 22 minutes et 57 secondes. La viande mûrit maintenant dans l’entrepôt frigorifique pendant deux semaines – puis elle sera envoyée à un restaurant de la ville de Berne.