Type de document : article scientifique publié dans Livestock Science
Auteurs : Gomes-Neves, E, Teixeira, MF, Cardoso, MF
Résumé en français (traduction) : Occurrence de la caudectomie et des morsures de queue chez les porcs sevrés – Étude préliminaire dans les abattoirs portugais
La législation européenne interdit l’utilisation systématique de la caudectomie. Les morsures de queues représentent un problème de bien-être dans la production porcine, y compris chez les porcelets sevrés. Au Portugal, comme en Espagne, en Grèce, en Italie, en Croatie et en Serbie, le transport de porcs âgés de cinq semaines vers l’abattoir est une pratique courante. Cette étude visait à évaluer l’occurrence de la caudectomie et des morsures de queue chez les porcs sevrés et à l’associer à la ferme d’origine/au centre de rassemblement et aux résultats de l’inspection des viandes. Des porcelets sevrés ont été observés dans 6 abattoirs de la région centrale du Portugal. L’origine, le statut de la caudectomie, les lésions de la queue et le déclassement de la carcasse ont été enregistrés lors de l’inspection post-mortem. Au total, 15 863 porcs sevrés ont été évalués : 12,6 % provenaient de centres de rassemblement, 22 % avaient la queue coupée, 21,5 % présentaient des lésions à la queue et 60 porcs sevrés ont été déclassés. Les lésions par morsure de la queue étaient significativement associées à une queue non coupée. Cette association était plus forte si les porcs sevrés provenaient de centres de rassemblement intermédiaires que s’ils provenaient directement de l’exploitation (AOR = 5,642, 95 %CI 2,885 à 11,030, P = 0,017 contre AOR = 1,403, 95 %CI 1,062 à 1,853, P ≤ 0,001). Le taux de déclassement des carcasses était plus élevé chez les porcs sevrés présentant des lésions de la queue (6,15 contre 3,13/1000 chez les porcs sevrés sans lésion de la queue). La cause la plus fréquente de déclassement était la polyarthrite/arthrite purulente (1,6 pour 1000 porcelets sevrés). Notre étude montre que la coupe de la queue est toujours pratiquée et que le fait d’avoir la queue intacte est une vulnérabilité supplémentaire en ce qui concerne les morsures de queue, en particulier chez les porcs sevrés qui ne vont pas directement de la ferme à l’abattoir, avec des arrêts intermédiaires dans des centres de rassemblement. Une nouvelle réglementation est nécessaire pour tenir compte de cette nouvelle détérioration du bien-être des animaux.
Résumé en anglais (original) : EU legislation forbids the systematic use of tail docking. Tail-biting is a welfare problem in swine production, including weaners. In Portugal, like in Spain, Greece, Italy, Croatia, and Serbia the transport of five-week-old pigs to the abattoir is a common practice. This study aimed to evaluate the occurrence of tail docking and tail-biting in weaners and associate it with the farm of origin/grouping centre and meat inspection results. Weaners were observed at 6 abattoirs in the Central Region of Portugal. Origin, docking status, tail lesions, and carcass condemnation were recorded during post-mortem inspection. A total of 15,863 weaners were assessed, 12.6 % came from assembly centres, 22 % with docked tails, 21.5% with tail lesions, and 60 weaners were condemned. Tail-biting lesions were significantly associated with having an undocked tail. This association was stronger if the weaners came from intermediate assembly centres compared to weaners that came directly from the farm (AOR = 5.642, 95 %CI 2.885 to 11.030, P = 0.017 versus AOR = 1.403, 95 %CI 1.062 to 1.853, P ≤ 0.001). The rate of carcass condemnations was higher among weaners presenting tail lesions (6.15 versus 3.13/1000 in weaners without tail lesion). The most frequent cause of condemnation was polyarthritis/purulent arthritis (1.6 per 1000 weaners). Our study shows that tail-docking is still practiced, and having the tails undocked is an additional vulnerability in what concerns tail-biting, especially in those weaners that do not go directly from the farm to the abattoir, with intermediate stops at assembly centres. New regulation is needed that takes into account this further deterioration in animal welfare.