Type de document : article scientifique publié dans PLoS ONE
Auteurs : D’Alessio RM, Mc Aloon CG, Correia-Gomes C, Hanlon A, O’Driscoll K
Résumé en français (traduction) : Évaluation d’un programme d’identification des risques de morsure de queue chez les porcs
L’étude visait à évaluer l’efficacité d’un programme d’évaluation des risques de morsure de queue. Dans le cadre de ce programme, des vétérinaires praticiens privés formés (évaluateurs) ont appliqué un outil d’évaluation des risques dans des élevages commerciaux de porcs, à raison de six enclos par exploitation. L’outil d’évaluation comprenait des observations animales et non animales qui ont été utilisées pour déterminer le risque perçu de morsure de queue pour chaque enclos. Dans le cadre de cette étude, 27 exploitations ont été évaluées et un lot ultérieur de porcs de chaque exploitation a fait l’objet d’une évaluation post-mortem des lésions de la queue à l’abattoir. Les évaluations ont révélé qu’un pourcentage élevé d’enclos disposaient d’un sol entièrement caillebotis (92 %) et de populations mixtes (84 %), et qu’une proportion importante d’enclos contenait des porcs dont la queue était entièrement coupée (92 %). La plupart des enclos (86 %) ne permettaient pas à tous les porcs d’accéder simultanément aux mangeoires. L’enrichissement était présent dans 88 % des enclos, mais la plupart (46 %) ne disposaient que d’un seul élément, et seuls 15 % proposaient plusieurs types d’enrichissement. L’étude n’a révélé aucune association significative entre le risque de morsure de la queue et les blessures visibles, les flancs sales ou les queues rentrées, selon l’évaluation des évaluateurs (P ≥ 0,05). De même, le risque de morsure de queue rapporté par enclos n’était pas associé à des comportements agressifs, dommageables ou exploratoires (P ≥ 0,05). À l’abattoir, 96 % des queues de porcs présentaient des lésions cutanées mineures, et seulement 4 % des lésions modérées à graves. En outre, aucun lien n’a été établi entre les scores obtenus lors de l’abattage et le risque de morsure de la queue, tel que rapporté par les évaluateurs (P ≤ 0,05). Bien que l’outil ait permis d’identifier plusieurs améliorations pouvant être apportées au niveau de l’exploitation dans des domaines tels que la densité d’élevage, l’enrichissement et la réduction de la caudectomie, les résultats globaux soulignent la nécessité d’améliorer la formation des évaluateurs et la difficulté d’associer les pratiques de gestion et les mesures axées sur l’animal au risque de morsure de la queue.
Résumé en anglais (original) : The study aimed to assess the effectiveness of a tail-biting risk assessment scheme. The scheme consisted of trained private veterinary practitioners (assessors) applying a risk assessment tool on commercial pig farms to six pens per farm. The assessment tool included animal and non-animal-based observations which were used to determine the perceived risk of tail biting for each pen. For this study 27 farms were assessed, and a subsequent batch of pigs from each farm underwent post-mortem tail lesion scoring at the abattoir. The assessments revealed that a high percentage of pens had fully slatted flooring (92%) and mixed-sex populations (84%), with a significant proportion of pens containing pigs which were all tail docked (92%). Most pens (86%) did not allow all pigs simultaneous access to feeders. Enrichment was present in 88% of the pens, but most (46%) were supplied with only one item, and only 15% offering multiple enrichment types. The study found no significant associations between the risk of tail biting and visible injuries, dirty flanks, or tucked tails, as assessed by the assessors (P ≥ 0.05). Similarly, the risk of tail biting reported per pen was not associated with aggressive, damaging, or exploratory behaviours (P ≥ 0.05). At the abattoir, 96% of pigs’ tails exhibited minor skin damage, with only 4% showing moderate to severe damage. Furthermore, no links were found between the scores obtained during slaughter and the risk of tail biting, as reported by the assessors (P ≤ 0.05). Although the tool was useful in identifying several improvements that could be made at farm level in areas such as stocking density, enrichment provision and reducing tail docking, overall the results underscored the need for improved training of assessors, and the challenge of associating management practices and animal based measures with tail-biting risk.