Type de document : article scientifique publié dans Journal of Dairy Science
Auteurs : M.W. Brunt, D.B. Haley, S.J. LeBlanc, D.F. Kelton
Résumé en français (traduction) : Attitudes et valeurs professionnelles des vétérinaires et des étudiants en médecine vétérinaire à l’égard d’un état de bien-être positif pour le bétail laitier
La recherche sur le bien-être des animaux de ferme vise généralement à améliorer le bien-être en réduisant les maladies, la détresse et la douleur. Le bien-être positif n’est pas nécessairement lié à l’absence de souffrance, mais à la possibilité d’adopter des comportements ou des états affectifs souhaités par les animaux. Nos objectifs étaient de décrire les attitudes, les valeurs normatives professionnelles et la capacité perçue des vétérinaires bovins et des étudiants en médecine vétérinaire canadiens à promouvoir un bien-être positif pour les vaches laitières, et d’explorer les raisons invoquées par les participants. Dans le cadre d’une enquête transversale en ligne, les vétérinaires praticiens canadiens (n = 78) et les étudiants en médecine vétérinaire (n = 148) ont été interrogés, sur une échelle de Likert en 7 points, sur leurs attitudes, les valeurs normatives professionnelles perçues et la capacité perçue des vétérinaires à promouvoir un bien-être positif pour les vaches laitières. Nous avons utilisé une approche d’analyse thématique appliquée dans le cadre de la méthodologie de description qualitative pour analyser les réponses textuelles ouvertes des participants. Sur le plan quantitatif, les participants avaient des attitudes très favorables (moyenne f SE ; 6,3 f 0,04) et percevaient des valeurs favorables (5,7 f 0,06) dans la communauté vétérinaire à l’égard des possibilités de bien-être positif pour les vaches laitières. Trois thèmes ont été identifiés pour expliquer les valeurs normatives professionnelles : les influences internes à la profession vétérinaire, les influences externes à la profession vétérinaire et les opinions personnelles des participants. Les participants étaient convaincus que les vétérinaires pouvaient suggérer des possibilités de bien-être positif pour les vaches laitières (6,1 f 0,06), mais n’étaient pas certains que la décision de suggérer ces possibilités aux producteurs relevait du vétérinaire (4,3 f 0,11) et n’étaient pas convaincus que la mise en œuvre des possibilités de bien-être positif relevait du vétérinaire (2,1 f 0,07). Trois thèmes ont été identifiés pour expliquer les obstacles auxquels se heurtent les vétérinaires pour promouvoir des mesures positives en faveur du bien-être des vaches laitières : le manque de praticité de la mise en œuvre, la résistance au changement et l’inquiétude pour l’animal. Les participants ont déclaré que de nombreuses possibilités de bien-être positif n’étaient pas pratiques ou coûteuses à mettre en œuvre. Nous concluons qu’il existe dans la communauté vétérinaire des attitudes et des valeurs professionnelles positives à l’égard du bien-être des vaches laitières, mais qu’il existe une grande incertitude quant à la capacité d’un vétérinaire à influencer le changement des pratiques actuelles.
Résumé en anglais (original) : Research that involves agricultural animal welfare has typically aimed to improve welfare by decreasing disease, distress, and pain. Positive welfare does not necessarily occur with the absence of suffering but in combination with opportunities for behaviors or affective states desired by animals. Our objectives were to describe Canadian bovine veterinarians’ and veterinary students’ attitudes, professional normative values, and perceived ability to promote positive welfare for dairy cows, and to explore participants’ provided rationale. With an online cross-sectional survey, Canadian veterinary practitioners (n = 78) and veterinary students (n = 148) were asked, on a 7-point Likert scale, about their attitudes, perceived professional normative values, and perceived ability of veterinarians to promote positive welfare for dairy cows. We used an applied thematic analysis approach within the qualitative description methodology to analyze participants’ open-ended text responses. Quantitatively, participants had very favorable attitudes (mean ± SE; 6.3 ± 0.04) and perceived favorable values (5.7 ± 0.06) in the veterinary community toward positive welfare opportunities for dairy cows. Three themes were identified to explain the professional normative values: influences from within the veterinary profession, influences from outside the veterinary profession, and personal views of participants. Participants were confident that veterinarians could suggest positive welfare opportunities for dairy cows (6.1 ± 0.06) but were uncertain that the decision to suggest these opportunities to producers was within a veterinarian’s control (4.3 ± 0.11) and were not confident that implementation of positive welfare opportunities was under a veterinarian’s control (2.1 ± 0.07). Three themes were identified to explain the barriers to veterinarians promoting positive welfare opportunities for dairy cows: not practical to implement, resistance to change, and concern for the animal. Participants stated that many positive welfare opportunities were impractical or expensive to implement. We conclude that positive attitudes and positive professional values exist in the veterinary community toward positive welfare for dairy cows but that much uncertainty exists regarding a veterinarian’s ability to influence change to current practices.