Type de document : synthèse scientifique publiée dans Animal Welfare
Auteurs : Arndt SS, van der Staay FJ, Goerlich VC.
Résumé en français (traduction) : Proche et cher ? Si les concepts de bien-être animal ne s’appliquent pas aux espèces très éloignées de l’homme sur le plan phylogénétique, quels concepts pourraient servir d’alternatives ?
Un large éventail de taxons animaux, y compris des vertébrés et des invertébrés, est contrôlé ou détenu par l’homme. Ils peuvent être utilisés comme animaux de compagnie, pour les loisirs, le sport et les hobbies, comme animaux de travail, comme producteurs de produits (alimentaires) d’origine animale ou comme modèles biomédicaux dans la recherche. Il est nécessaire de disposer d’orientations claires sur le traitement des animaux, quelle que soit la distance phylogénétique qui les sépare de l’homme. Les concepts actuels de bien-être animal, qui mettent l’accent sur la sensibilité des animaux et leur capacité à éprouver des états mentaux négatifs ou positifs, sont limités à une petite partie du règne animal, car la grande majorité des espèces sont (actuellement) considérées comme dépourvues de sensibilité. Nous examinons quatre options pour répondre à la question de savoir quel(s) concept(s) fondamental(aux) pourrait(ent) être utilisé(s) pour établir des lignes directrices pour le traitement des espèces animales, sensibles ou non : (1) des concepts alternatifs adaptés à des groupes spécifiques d’espèces ; (2) des concepts de « bien-être » ne présupposant pas la sensibilité ; (3) le principe de précaution ; ou (4) le concept d’intégrité de l’animal. Étant donné que les questions relatives au traitement approprié des animaux, y compris des espèces très éloignées de l’homme sur le plan phylogénétique, ont une dimension éthique/morale, nous nous demandons également qui compte moralement et dans quelle mesure, et comment les animaux devraient être traités compte tenu de leur statut moral. Nous suggérons que le concept d’intégrité animale, éventuellement complété et étendu par le concept d’intégrité de l’habitat/écosystème, peut s’appliquer à toutes les espèces. Cependant, un concept actuel de bien-être animal devrait servir de base principale à l’orientation sur la manière de traiter les espèces qui sont sensibles et capables d’éprouver des émotions.
Résumé en anglais (original) : A wide range of animal taxa, including vertebrates and invertebrates, are controlled or kept by humans. They may be used as pets, for recreation, sport and hobbies, as working animals, as producers of animal-derived (food) products or as biomedical models in research. There is a need for clear guidance on the treatment of animals, regardless of their phylogenetic distance from humans. Current animal welfare concepts, which emphasise animal sentience and the ability of animals to experience negative or positive mental states, are limited in scope to a small proportion of the animal kingdom, as the vast majority of species are (currently) thought to lack sentience. We discuss four options for addressing the question of which basic concept(s) could be used to derive guidelines for the treatment of animal species, sentient or non-sentient: (1) alternative concepts tailored to specific groups of species; (2) ‘welfare’ concepts not presupposing sentience; (3) the precautionary principle; or (4) the concept of animal integrity. Since questions regarding the appropriate treatment of animals, including species with a large phylogenetic distance from humans, have an ethical/moral dimension, we also address who counts morally and how much, and how animals should be treated given their moral status. We suggest that the concept of animal integrity, possibly complemented and extended by the concept of habitat/ecosystem integrity, is suitable for application to all species. However, a current concept of animal welfare should serve as the primary basis for guidance on how to treat species that are sentient and capable of experiencing emotions.