Type de document : article scientifique publié dans PLoS Biology
Auteurs : Eloïse C. Déaux, Théophane Piette, Florence Gaunet, Thierry Legou, Luc Arnal, Anne-Lise Giraud
Résumé en français (traduction) : Les interactions vocales entre le chien et l’homme correspondent à l’accord sensori-moteur des chiens.
Au sein des espèces, les systèmes vocaux et auditifs ont probablement évolué ensemble pour converger vers une structure acoustique temporelle critique qui peut être produite et perçue de manière optimale. Bien que les chiens ne puissent pas produire de sons articulés, ils réagissent à la parole, ce qui soulève la question de savoir si cette capacité réceptive hétéro-spécifique peut être façonnée par l’exposition à la parole ou si elle reste limitée par leur propre capacité sensorimotrice. En utilisant des analyses acoustiques de vocalisations de chiens, nous montrons que leur rythme de production principal est plus lent que le rythme de parole dominant (syllabique), et que la parole dirigée par l’homme et le chien se situe à mi-chemin entre les deux. L’exploration comparative des réponses neuronales (électroencéphalographie) et comportementales à la parole révèle que la compréhension chez les chiens repose sur un suivi du rythme de la parole plus lent (delta) que chez les humains (thêta), même si les chiens sont tout aussi sensibles au contenu de la parole et à la prosodie. Ainsi, l’accord audio-moteur du chien diffère de celui de l’homme, et nous émettons l’hypothèse que les humains peuvent ajuster leur rythme de parole à ce canal temporel partagé afin d’améliorer l’efficacité de la communication.
Résumé en anglais (original) : Within species, vocal and auditory systems presumably coevolved to converge on a critical temporal acoustic structure that can be best produced and perceived. While dogs cannot produce articulated sounds, they respond to speech, raising the question as to whether this heterospecific receptive ability could be shaped by exposure to speech or remains bounded by their own sensorimotor capacity. Using acoustic analyses of dog vocalisations, we show that their main production rhythm is slower than the dominant (syllabic) speech rate, and that human–dog-directed speech falls halfway in between. Comparative exploration of neural (electroencephalography) and behavioural responses to speech reveals that comprehension in dogs relies on a slower speech rhythm tracking (delta) than humans’ (theta), even though dogs are equally sensitive to speech content and prosody. Thus, the dog audio-motor tuning differs from humans’, and we hypothesise that humans may adjust their speech rate to this shared temporal channel as means to improve communication efficacy.
Cet article a donné lieu à un communiqué de presse publié sur le site de l’Institut Pasteur