Type de document : synthèse scientifique publiée dans Animal Welfare
Auteurs : Lecorps B., Weary D.
Résumé en français (traduction) : L’affect animal, le bien-être et le cerveau bayésien
Selon l’hypothèse bayésienne, le cerveau peut être considéré comme une machine prédictive, de sorte que les prédictions (ou attentes) influencent la manière dont les données sensorielles sont intégrées. Cela signifie que dans de nombreux cas, les réponses affectives peuvent dépendre davantage de la perception de l’expérience par le sujet (motivée par des attentes fondées sur des expériences passées) que de la situation elle-même. Jusqu’à présent, peu de recherches ont appliqué ce concept aux états affectifs des animaux. L’objectif de cet article est d’explorer comment l’hypothèse bayésienne sur le cerveau peut être utilisée pour comprendre les expériences affectives des animaux et pour développer une base pour de nouvelles prédictions concernant le bien-être des animaux. En s’inspirant de la littérature illustrant l’importance des processus prédictifs pour le bien-être humain et leur altération fréquente dans les troubles affectifs, nous cherchons à savoir si les théories bayésiennes du cerveau peuvent aider à comprendre les réponses affectives des animaux et si des déficits dans les processus prédictifs peuvent avoir des conséquences jusque-là ignorées sur le bien-être des animaux. Nous concluons que le fait de considérer les animaux comme des entités prédictives peut améliorer notre compréhension de leurs réactions affectives, ce qui a des implications pour la recherche fondamentale et la manière d’offrir une vie meilleure aux animaux.
Résumé en anglais (original) : According to the Bayesian brain hypothesis, the brain can be viewed as a predictive machine, such that predictions (or expectations) affect how sensory inputs are integrated. This means that in many cases, affective responses may depend more on the subject’s perception of the experience (driven by expectations built on past experiences) rather than on the situation itself. Little research to date has applied this concept to affective states in animals. The aim of this paper is to explore how the Bayesian brain hypothesis can be used to understand the affective experiences of animals and to develop a basis for novel predictions regarding animal welfare. Drawing from the literature illustrating how predictive processes are important to human well-being, and are often impaired in affective disorders, we explore whether the Bayesian brain theories may help understanding animals’ affective responses and whether deficits in predictive processes may lead to previously unconsidered welfare consequences. We conclude that considering animals as predictive entities can improve our understanding of their affective responses, with implications for basic research and for how to provide animals a better life.