Type de document : Article publié dans The Conversation
Auteur : Sophie Jacques
Extrait en français (traduction) : Oui, votre chien peut comprendre ce que vous dites – jusqu’à un certain point.
Chez l’homme, la capacité à développer les fonctions exécutives a été liée au développement du langage. Le langage nous permet de former et de garder à l’esprit des représentations de nos objectifs et de nos plans, ce qui nous permet de gouverner notre comportement à long terme. Ce qui n’est pas clair, c’est si le langage provoque réellement l’émergence des fonctions exécutives, et si la relation entre le langage et les fonctions exécutives n’existe que chez l’homme.
Pour les humains, l’étude des chiens offre l’occasion idéale de se pencher sur ces questions. […]Nous avons élaboré une liste de 172 mots organisés en différentes catégories (par exemple, jouets, nourriture, ordres, lieux extérieurs) et l’avons donnée à un échantillon en ligne de 165 propriétaires de chiens de compagnie et de travail. Nous leur avons demandé de sélectionner les mots auxquels leur chien répondait systématiquement.
Nous avons constaté qu’en moyenne, les chiens d’assistance répondent à environ 120 mots, tandis que les chiens de compagnie répondent à environ 80 mots, avec une fourchette de 15 à 215 mots pour tous les chiens. Nous avons également constaté que certains groupes de races, tels que les chiens de troupeau comme les border collies et les chiens miniatures comme les chihuahuas, répondent à davantage de mots et de phrases que d’autres types de races comme les terriers, les retrievers et les races mixtes.
Ce que nous ne savons pas encore, c’est si les chiens qui réagissent à un plus grand nombre de mots ont également de meilleures fonctions exécutives. Nous avons récemment évalué 100 chiens en fonction d’une mesure comportementale des fonctions exécutives et demandé à leurs propriétaires d’identifier les mots de notre liste de contrôle du vocabulaire. Nous analysons actuellement les résultats. […]Cette recherche pourrait fournir des informations pratiques importantes sur les chiens. Par exemple, il est très coûteux de former des chiots d’assistance et beaucoup d’entre eux ne sont pas retenus. Cependant, si les capacités précoces de réponse aux mots permettent de prédire les capacités comportementales et cognitives ultérieures, notre mesure pourrait devenir un outil simple et rapide pour aider à prédire quels chiens sont susceptibles de devenir de bons animaux d’assistance.
Extrait en anglais (original) : In humans, our ability to develop executive functions has been linked to our language development. Language permits us to form and hold representations of our goals and plans in mind, allowing us to govern our behaviour over the long term.
What is not clear is whether language actually causes the emergence of executive functions, and whether the relation between language and executive functions exists only in humans.
For humans, studying dogs offers the perfect opportunity to consider these questions. […]We developed a list of 172 words organized in different categories (for example, toys, food, commands, outdoor places) and gave it to an online sample of 165 owners of family and professional dogs. We asked them to select words that their dogs responded to consistently.
We found that, on average, service dogs respond to about 120 words, whereas family pets respond to about 80 words, ranging between 15 to 215 words across all dogs. We also found that certain breed groups, such as herding dogs like border collies and toy dogs like chihuahuas, respond to more words and phrases than other breed types like terriers, retrievers and mixed breeds.
What we don’t yet know is whether dogs who respond to more words also have better executive functions. We recently assessed 100 dogs on a behavioural measure of executive functions and had their owners identify words on our vocabulary checklist. We are now analysing the results.
This research might provide important practical information about dogs. For example, it is very expensive to train puppies for service work and many do not make the final cut. However, if early word-based responding abilities predict later behavioural and cognitive abilities, our measure could become an early and simple tool to help predict which dogs are likely to become good service animals.