Type de document : Revue scientifique publiée dans Animals
Auteur : Lauren R. Finka
Résumé en français (traduction) : La socialité humaine et conspécifique chez le chat domestique : prise en compte des mécanismes de proximité, de la sélection humaine et des implications pour le bien-être des chats
La socialité peut être définie de manière générale comme la capacité et la tendance des individus à vivre dans des groupes sociaux avec des congénères et/ou d’autres espèces. Plus précisément, la socialité est liée à la capacité et à la tendance des individus à manifester des comportements d’affiliation dans de tels contextes. Le chat domestique est l’un des animaux de compagnie les plus populaires au monde et présente une grande diversité de styles de vie. Malgré une période de domestication sans doute courte à partir d’un géniteur asocial, le chat domestique démontre une capacité impressionnante de socialité et de sociabilité intra et interspécifique. Parallèlement, cependant, de grandes populations de chats domestiques conservent divers degrés d’autonomie comportementale et reproductive et sont capables d’adopter un mode de vie solitaire loin des humains et/ou des congénères. Au sein des groupes sociaux, les individus peuvent également varier dans leur tendance à s’engager dans des interactions affiliatives et agonistiques, et cette variation interindividuelle est présente dans les populations vivant en liberté ainsi que dans celles gérées par l’homme dans des environnements confinés. De nombreuses recherches scientifiques se sont concentrées sur le comportement social des chats envers les humains (et les congénères dans une moindre mesure) dans ce dernier contexte. L’ontogenèse et la sélection par l’homme, en plus d’une série de facteurs immédiats incluant des paramètres sociaux et environnementaux et des caractéristiques individuelles des chats et des humains, ont été mis en évidence comme des modérateurs importants de la socialité des chats. Ces facteurs peuvent avoir des conséquences importantes sur l’adaptabilité des individus à la diversité des modes de vie qu’ils peuvent adopter. Lorsque les limitations des capacités sociales des individus ne permettent pas une adaptation suffisante, leur bien-être peut être compromis. C’est particulièrement pertinent pour les chats vivant sous la responsabilité de l’homme, étant donné que les paramètres physiques et sociaux de l’environnement des chats sont principalement dictés par l’homme, mais que la sélection positive par l’homme des traits qui améliorent l’adaptabilité des chats à ces modes de vie semble être limitée. Cependant, les limites dans la disponibilité et la qualité des preuves et les résultats équivoques peuvent entraver la compréhension actuelle du rôle de certains facteurs en relation avec la socialité des chats et les associations avec leur bien-être, bien que ces lacunes de la littérature présentent également des opportunités importantes pour des études supplémentaires. Cette revue vise à résumer ce que l’on sait actuellement des différents facteurs susceptibles d’influencer la socialité et la sociabilité des chats domestiques envers les humains et leurs congénères, en se concentrant principalement sur les chats élevés par l’homme dans des environnements confinés. Les limites actuelles, les lacunes dans les connaissances et les implications pour le bien-être des chats sont également discutées.
Résumé en anglais (original) : Sociality can be broadly defined as the ability and tendency of individuals to reside in social groups with either conspecifics and/or other species. More specifically, sociability relates to the ability and tendency of individuals to display affiliative behaviours in such contexts. The domestic cat is one of the most globally popular companion animals and occupies a diverse range of lifestyles. Despite an arguably short period of domestication from an asocial progenitor, the domestic cat demonstrates an impressive capacity for both intra- and interspecific sociality and sociability. At the same time, however, large populations of domestic cats maintain various degrees of behavioural and reproductive autonomy and are capable of occupying solitary lifestyles away from humans and/or conspecifics. Within social groups, individuals can also vary in their tendency to engage in both affiliative and agonistic interactions, and this interindividual variation is present within free-living populations as well as those managed in confined environments by humans. Considerable scientific enquiry has focused on cats’ social behaviour towards humans (and conspecifics to a much lesser extent) in this latter context. Ontogeny and human selection, in addition to a range of proximate factors including social and environmental parameters and individual cat and human characteristics, have been highlighted as important moderators of cats’ sociability. Such factors may have important consequences regarding individuals’ adaptability to the diverse range of lifestyles that they may occupy. Where limitations to individuals’ social capacities do not enable sufficient adaption, compromises to their wellbeing may occur. This is most pertinent for cats managed by humans, given that the physical and social parameters of the cats’ environment are primarily dictated by people, but that positive human-selection for traits that enhance cats’ adaptability to such lifestyles appears to be limited. However, limitations in the availability and quality of evidence and equivocal findings may impede the current understanding of the role of certain factors in relation to cat sociability and associations with cat wellbeing, although such literature gaps also present important opportunities for further study. This review aims to summarise what is currently known about the various factors that may influence domestic cats’ sociality and sociability towards both humans and conspecifics, with a predominant focus on cats managed by humans in confined environments. Current limitations, knowledge gaps, and implications for cat wellbeing are also discussed.