Type de document : article publié dans Le Monde (édition abonnés)
Auteur : Laurence Girard
Extrait : Depuis vendredi [NDLR : jeudi 10 novembre, cf Communiqué de presse du Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire], à l’exception de quelques dérogations, les volailles doivent être confinées préventivement sur tout le territoire national. […]Le virus [de la grippe aviaire] a, en effet, fait sa réapparition dans les élevages français depuis la fin juillet. Au 8 novembre, 49 foyers étaient recensés, les départements les plus touchés étant la Vendée et le Maine-et-Loire. Environ 770 000 volailles ont été abattues préventivement.
Face à cette nouvelle propagation, le ministère de l’agriculture, évoquant « une persistance inédite du virus dans l’environnement et une forte activité migratoire d’oiseaux sauvages », a décidé de relever le niveau de risque de grippe aviaire à élevé. Si des mesures étaient déjà prises dans les départements touchés, le couperet est tombé sur l’ensemble du territoire national, vendredi 11 novembre. A priori, à partir de cette date, toutes les volailles doivent être confinées.
Lourde facture pour l’Etat
Déjà, il y a un an, la règle s’était appliquée aux élevages français. Las. De novembre 2021 à mai, la France a subi une épizootie de grippe aviaire d’une ampleur inédite. Non seulement le virus se propageait pour la quatrième fois depuis 2015 dans le Sud-Ouest, cœur de la production du foie gras, mais il se diffusait également dans le Grand-Ouest, en particulier en Vendée, en Loire-Atlantique et dans le Maine-et-Loire.
Une région stratégique considérée comme le deuxième pôle de production de volailles et d’œufs, derrière la Bretagne, et surtout point névralgique de la génétique de l’ensemble des volailles françaises. Résultat, un bilan de cette crise sanitaire catastrophique avec un nombre de cas estimé à 1 378 et un volume de canards, poules, dindes et pintades éliminés supérieur à 20 millions de têtes. Quant à la facture liée aux indemnisations des filières, elle se révèle très lourde pour l’Etat, attendue à 1,1 milliard d’euros.
Cette fois, le montant des indemnisations des éleveurs serait conditionné au respect des règles de claustration et de biosécurité. Et les dérogations sont limitées. « Il y a une tolérance pour les élevages autarciques de moins de 1 500 canards, qui peuvent tendre un filet sur un parcours attenant au bâtiment », explique Marie-Pierre Pé, directrice du Comité interprofessionnel des palmipèdes à foie gras (Cifog). [fin de la partie disponible sans abonnement]