Type de document : article scientifique publié dans Acta Veterinaria Scandinavica
Auteurs : Søren Saxmose Nielsen, Ida Sofie Thuesen, Helena Mejer, Jørgen Steen Agerholm, Stine Thorsø Nielsen, Pikka Jokelainen, Stig Milan Thamsborg, Peter Sandøe
Résumé en français (traduction) : Évaluation des risques pour le bien-être des chats domestiques non socialisés et sans propriétaire au Danemark, sur la base de l’association avec une note de condition corporelle basse
Contexte : Des populations de chats non socialisés et sans propriétaire sont présentes dans le monde entier. Leur bien-être suscite généralement des inquiétudes. Une note de condition corporelle (NCC) basse est un indicateur potentiellement pertinent et relativement facile à évaluer : les chats émaciés sont susceptibles d’avoir des problèmes de bien-être, tandis que les chats minces risquent de s’émacier. L’objectif de cette étude était d’évaluer l’association entre une note de condition corporelle basse et une sélection de facteurs liés à l’hôte, aux maladies et à l’infection chez des chats domestiques non socialisés et sans propriétaire. Nous avons procédé à l’autopsie de 598 chats domestiques non socialisés euthanasiés au Danemark. Nous avons enregistré le groupe d’âge, le sexe et le statut de stérilisation de chaque chat, ainsi que son état de gestation, la saison et le lieu de capture, ainsi que les lésions macroscopiques lors de l’autopsie. Nous les avons également testés pour le virus de l’immunodéficience féline et le virus de la leucémie féline, nous avons enregistré la présence d’ectoparasites, et un sous-échantillon de chats a aussi été testé pour les endoparasites. Les chats ne présentant pas ou peu de dépôts adipeux ont été classés comme ayant une NCC basse, et une régression logistique a été utilisée pour déterminer les facteurs associés à une NCC basse.
Résultats : 11,4 % des chats présentaient une NCC basse. La saison, le groupe d’âge et le sexe étaient associés à une NCC basse et confondaient les associations potentielles avec d’autres variables. Les mâles et les femelles adultes entiers au printemps et au début de l’été présentaient le risque le plus élevé de NCC basse. Une fois ces facteurs pris en compte, les chats porteurs de parasites piqueurs présentaient un risque 2,8 fois plus élevé (intervalle de confiance à 95 % (IC) 1,4-5,4) de NCC basse, et les chats présentant des signes gastro-intestinaux (ganglions mésentériques hypertrophiés, hernie abdominale, diarrhée, corps étrangers obstructifs ou hernie diaphragmatique) présentaient un risque 50 fois plus élevé (IC à 95 % 10-417) de NCC basse que les chats ne présentant pas ces signes. Les chats présentant une NCC basse étaient principalement des chats adultes entiers présentant des lésions dentaires et cutanées, une infection des oreilles par des acariens et un résultat positif au test de dépistage du virus de l’immunodéficience féline.
Conclusions : Les résultats mettent en évidence des associations qui peuvent être utilisées pour définir un profil à risque : une NCC basse, notamment en été-automne, chez un chat non socialisé sans propriétaire a été associée à des problèmes sous-jacents moins visibles. Ainsi, une NCC basse peut être plus qu’une étape vers l’émaciation ; elle peut aussi être un indicateur d’autres problèmes de bien-être sous-jacents.
Résumé en anglais (original) : Background : Populations of unowned unsocialised cats are present worldwide. Generally, there is concern about their welfare. Low body condition score (BCS) is a potentially relevant indicator that is relatively easy to assess: emaciated cats are likely to have welfare problems while thin cats may be at risk of becoming emaciated. The objective of this study was to assess the association of low BSC with a selection of factors relating to the host, disease, and infection in unowned unsocialised domestic cats. We necropsied 598 euthanised unowned unsocialised cats from Denmark. We recorded each cat’s age-group, sex, and neuter status, together with its pregnancy status, the season and location of trapping, as well as gross lesions at necropsy. We also tested for feline immunodeficiency virus and feline leukaemia virus, recorded presence of ectoparasites, and a subsample of the cats were also tested for endoparasites. Cats with no or sparse adipose deposits were categorised as having low BCS, and logistic regression was used to determine the factors associated with low BCS.
Results : Of the cats, 11.4% had low BCS. Season, age-group and sex were associated with low BCS and confounded potential associations with other variables. Intact adult males and females in spring and early summer were at highest risk of low BCS. When these factors were taken into account, cats with biting lice had 2.8 (95% confidence interval (CI) 1.4–5.4) times higher odds of low BCS, and cats with gastro-intestinal findings (i.e., enlarged mesenteric lymph nodes, abdominal hernia, diarrhoea, obstructive foreign bodies, or diaphragmatic hernia) had 50 (95% CI 10–417) times higher odds of low BCS, than cats with no such findings. Cats with low BCS were primarily adult intact cats with tooth lesions and skin lesions, ear mite infection, and positive test result for feline immunodeficiency virus.
Conclusions : The results highlight associations that can be used to define a risk profile: low BCS, notably in summer-autumn, in an unowned unsocialised cat was associated with underlying, less visible problems. Thus, low BCS can be more than a step towards being emaciated; it can also be an indicator of other underlying welfare problems.