Type de document : revue scientifique publiée dans le Journal of Dairy Science
Auteurs : Annabelle Beaver, Kathryn L. Proudfoot, Marina A.G. von Keyserlingk
Résumé en français (traduction) : De nombreuses pratiques actuelles de logement des bovins laitiers sont en contradiction avec les perceptions sociétales de bien-être animal positif. Le public (c’est-à-dire les personnes extérieures à l’industrie laitière) insiste généralement sur l’importance du naturel pour les vaches laitières, notamment par la mise à disposition de pâturages, la liberté de mouvement et la capacité à interagir socialement avec les congénères. Pourtant, aux États-Unis, la majorité des vaches laitières en lactation sont logées sans aucun accès aux pâturages, et près de 39 % des exploitations laitières utilisent des stabulations entravées, ce qui limite les déplacements et les interactions sociales. En plus d’être en conflit avec les attentes du public, le manque d’accès aux pâturages et les systèmes de logement restrictifs sont également en conflit avec les motivations mêmes des animaux, ce qui peut nuire à leur bien-être. Par exemple, les vaches laitières sont très motivées pour accéder aux pâturages et montrent une réduction des stéréotypes oraux lorsqu’elles sont autorisées à aller au pâturage après des périodes d’attache. Les veaux logés sans contact social présentent des déficits cognitifs et réagissent davantage à la nouveauté par des réactions de peur. Nous soutenons que la durabilité à long terme de l’industrie laitière dépendra de la mesure dans laquelle les systèmes de logement reflètent les préoccupations du public et les priorités des animaux. L’adoption de technologies, telles que les distributeurs automatiques de nourriture et les systèmes de surveillance à distance, peut représenter un moyen de promouvoir dans la pratique le comportement naturel des animaux tout en améliorant les soins individualisés. Bien que les générations plus âgées du public puissent considérer les solutions technologiques comme une nouvelle déviation du naturel et une rupture avec les racines agraires de l’élevage laitier, la définition du « naturel » pour les jeunes générations pourrait bien avoir été élargie pour inclure la technologie. Alors que le pouvoir d’achat se déplace vers ces jeunes générations, l’adoption de technologies qui encouragent les comportements naturels du bétail peut être un moyen de concilier la déconnexion entre les perceptions du public en matière de bien-être animal et les pratiques contemporaines de l’élevage laitier.
Résumé en anglais (original) : Many contemporary dairy cattle housing practices are at odds with societal perceptions of positive animal welfare. The public (i.e., those external to the dairy industry) typically emphasizes the importance of naturalness for dairy cattle, such as through provision of pasture, freedom of movement, and the ability to interact socially with conspecifics. Yet, in the United States, the majority of lactating dairy cattle are reportedly housed without any access to pasture, and almost 39% of dairy farms use tiestalls, which restrict movement and social interactions. In addition to being in conflict with public expectations, a lack of pasture access and restrictive housing systems are also in conflict with the animals’ own motivations, which can adversely affect their welfare. For example, dairy cattle are highly motivated to access pasture and show a reduction in oral stereotypies when allowed on pasture after periods of tethering. Calves housed without social contact have cognitive deficits and exhibit increased fear responses to novelty. We argue that the long-term sustainability of the dairy industry will depend on the extent to which housing systems reflect public concerns and the animals’ priorities. The adoption of technologies, such as automated feeders and remote monitoring systems, may represent a means to practically promote the animals’ natural behavior while simultaneously improving individualized care. Although older generations of the public may consider technological solutions to be a further deviation from naturalness and a departure from dairy farming’s agrarian roots, the definition of “naturalness” for younger generations may well have expanded to include technology. As the buying power shifts to these younger generations, the adoption of technologies that promote natural cattle behaviors may be one means toward reconciling the disconnect between public perceptions of animal welfare and contemporary dairy farming practices.