Type de document : article scientifique publié dans le Journal of Applied Animal Welfare Science
Auteur : Heather Browning
Résumé en français (traduction) : La performance du comportement naturel est couramment utilisée comme critère dans la détermination du bien-être des animaux. Cela reste vrai, bien que de nombreux auteurs aient démontré qu’il ne s’agit pas d’une composante nécessaire du bien-être – certains comportements naturels peuvent diminuer le bien-être, tandis que certains comportements non naturels l’augmentent. J’analyse ici pourquoi cette idée persiste, et quels effets elle peut avoir. Je soutiens que le désaccord qui sous-tend ce débat sur les comportements naturels ne porte pas sur les conditions qui affectent le bien-être, mais sur un désaccord conceptuel plus profond sur ce qu’est en fait l’état de bien-être. Les partisans du comportement naturel adoptent généralement une vision « téléologique » du bien-être, dans laquelle le naturel est fondamental pour le bien-être, tandis que les opposants au critère adoptent généralement un concept de bien-être « subjectif », dans lequel le bien-être consiste en l’expérience subjective de la vie par l’animal. Je soutiens que comme le fonctionnement naturel n’est ni nécessaire ni suffisant pour comprendre le bien-être, nous devrions nous éloigner du critère de comportement naturel pour nous tourner vers une alternative telle que les préférences comportementales ou le plaisir. Cela aura des effets sur la façon dont nous comprenons et mesurons le bien-être, et en particulier sur la façon dont nous assurons le bien-être des animaux en captivité.
Résumé en anglais (original) : The performance of natural behavior is commonly used as a criterion in the determination of animal welfare. This is still true, despite many authors having demonstrated that it is not a necessary component of welfare – some natural behaviors may decrease welfare, while some unnatural behaviors increase it. Here I analyze why this idea persists, and what effects it may have. I argue that the disagreement underlying this debate on natural behavior is not one about which conditions affect welfare, but a deeper conceptual disagreement about what the state of welfare actually consists of. Those advocating natural behavior typically take a “teleological” view of welfare, in which naturalness is fundamental to welfare, while opponents to the criterion usually take a “subjective” welfare concept, in which welfare consists of the subjective experience of life by the animal. I argue that as natural functioning is neither necessary nor sufficient for understanding welfare, we should move away from the natural behavior criterion to an alternative such as behavioral preferences or enjoyment. This will have effects in the way we understand and measure welfare, and particularly in how we provide for the welfare of animals in a captive setting.