Type de document : article scientifique publié dans Animal Production Science
Auteurs : Greg M. Cronin, Phil C. Glatz
Résumé en français (traduction) : Lorsque le picage des plumes par les poules devient répétitif, il en résulte souvent des dommages au plumage pour le sujet qui reçoit les coups de bec. Un arrachage forcé des plumes et des coups de becs vigoureux sur la peau peut également causer de la douleur, de la peur et même des blessures. Des « flambées » de picage ont été signalées dans tous les systèmes d’élevage de volailles. Le picage peut évoluer vers le cannibalisme et la mort, constituant ainsi des problèmes importants pour le bien-être des poules et l’économie agricole. Les éleveurs appliquent des pratiques de gestion préventive pour minimiser le risque lié aux poussées de picage. Toutefois, les poussées sont imprévisibles et, une fois qu’elles se produisent, elles sont difficiles à contrôler, en particulier dans les systèmes d’élevage hors cage. Depuis plus d’un siècle, la recherche s’efforce d’identifier les facteurs de causalité qui sous-tendent ce problème, sans succès. Le problème est multifactoriel et différentes études ont souvent abouti à des conclusions contradictoires, comme par exemple en ce qui concerne les effets de l’ajout de fourrage pour augmenter l’enrichissement de l’environnement, entre autres. La présente analyse vise à fournir des informations de base sur le comportement de picage des plumes chez les poules pondeuses, en mentionnant les problèmes qui résultent de pratiques répétées, comme, par exemple, le couvert de plumes pendant la vie de la poule pondeuse. Les enquêtes dans les exploitations, les études épidémiologiques et les essais expérimentaux ont généré de nombreuses informations qui ont amélioré notre compréhension générale de l’importance du problème, même si les études n’ont généralement pas été concluantes en raison de ses causes multifactorielles. Bien que des « guides de bonnes pratiques » soient disponibles et fournissent des conseils pertinents aux éleveurs pour gérer les élevages afin de minimiser le risque de poussées de picage, nous pensons que des progrès significatifs dans l’identification de la ou des causes profondes du problème seront plus probablement réalisés par des essais expérimentaux contrôlés utilisant des modèles de recherche que par des approches d’enquête. Par exemple, en utilisant un modèle d’induction de stress, les chercheurs devraient d’abord se concentrer sur l’impact des facteurs de stress cumulatifs dans le groupe qui semblent prédisposer une poule soit à devenir bequeteuse, soit à être victime de picage. Les recherches ultérieures doivent ensuite examiner les poules concernées afin de détecter les modifications comportementales ou (neuro-) physiologiques, ou les stimuli physiques sur la peau et les plumes, qui peuvent augmenter la motivation des poules à devenir becqueteuses.
Résumé en anglais (original) : When feather-pecking behaviour by hens becomes repetitive, plumage damage often results for the recipient of the pecks. The forceful removal of feathers and vigorous pecks directed at the skin may also cause pain, fear and even wounds. ‘Outbreaks’ of pecking behaviour have been reported in all housing systems in which poultry are managed. Pecking may progress to cannibalism and death, thus constituting significant hen welfare and farm economy problems. Farmers apply preventative management practices to minimise the risk of outbreaks. However, outbreaks are unpredictable and, once in progress, are difficult to control, especially in non-cage housing systems. For more than a century, research has been directed at trying to identify the causal factors underlying this problem, without success. The problem is multi-factorial and different studies often identify contradictory findings, such as, for example, in relation to the effects of adding forage to increase environmental enrichment, among others. The present review aims to provide background information about severe feather-pecking behaviour in laying hens, with mention of the resultant issues from repeated performance, such as, for example, on feather cover over the life of the laying hen. On-farm surveys, epidemiological studies and experimental trials have generated much information that has improved our general understanding of the significance of the problem, even though studies have typically been inconclusive due to its multi-factorial causes. While ‘Good Practice Guides’ are available and provide relevant advice for farmers to manage flocks to minimise the risk of outbreaks, we suggest significant progress towards identifying the root-cause(s) of the problem will more likely be achieved through controlled experimental trials using research models than through survey approaches. For example, using a stress-induction model, researchers should first focus on the impact of cumulative stressors in the flock that seem to predispose a hen to either become a feather pecker, or be the victim of pecking. Subsequent research should then investigate the affected hens for altered behavioural or (neuro-) physiological states, or physical stimuli on the skin and feathers, that may increase the motivation of hens to become feather peckers.