Type de document : article scientifique publié dans Frontiers in Veterinary Science
Auteurs : Amy Haigh, Jen-Yun Chou, Keelin O’Driscoll
Résumé en français (traduction) : La caudophagie est un sérieux problème de bien-être dans la production porcine. Non seulement elle provoque de la souffrance, mais elle peut aussi se produire lorsque les porcs sont incapables de faire face à la situation et deviennent mordeurs. La capacité d’un animal à faire face à des situations stressantes peut varier d’un individu à l’autre, mais la réponse comportementale peut être la même dans différentes situations de peur. Nous avons exposé 75 porcs à des tests en plein champ et à des tests d’objets nouveaux à l’âge de 14 semaines. Dans chaque enclos de porcs (n = 16 enclos, 55 porcs par enclos), 6 porcs ont été sélectionnés pour être testés selon les critères suivants : 3 porcs présentant de graves blessures par morsure (BITTEN), 1 mordeur confirmé (BITER), 1 porc pouvant être facilement approché et entraîné au prélèvement salivaire de salive (BOLD) et 1 porc extrêmement fuyant, qui n’a pas pu être formé à fournir volontairement un échantillon de salive (SHY). Étant donné que les réponses peuvent être les mêmes dans différents scénarios, nous avons émis l’hypothèse que les porcs SHY présenteraient davantage de caractéristiques d’une réaction de peur (c’est-à-dire moins de mouvements en plein champ, plus de temps passé près de la porte et une latence plus longue pour s’approcher de l’objet nouveau) que les porcs BOLD habitués à l’homme. Nous avons également émis l’hypothèse que les porcs BITTEN se comporteraient de la même manière que les SHY et les BITERS de la même manière que les BOLD. Les porcs BOLD et BITER passaient plus de temps à explorer (P< 0,05) et moins de temps près de la porte (P< 0,01) que les porcs BITTEN et SHY. Bien qu’il y ait eu une augmentation globale du niveau de cortisol après les tests (P< 0,001), celle-ci n’était significative que pour les porcs BITTEN (P< 0,001) et SHY (P< 0,05). Par conséquent, comme on l’a supposé, pour plusieurs mesures, les porcs BOLD et BITER se sont comportés de manière similaire, et différente des porcs SHY et BITTEN. Cependant, la faible taille de l’échantillon signifie potentiellement que pour plusieurs mesures, bien que des différences dans les chiffres aient été observées dans le sens supposé dans l’hypothèse, il n’y a pas eu de différences statistiques. D’autres travaux, dans lesquels un plus grand nombre de porcs BITER sont inclus dans l’échantillon, pourraient élucider plus clairement nos hypothèses, quant à savoir si les réponses aux tests de peur chez les porcs pourraient être associées à la probabilité d’être un mordeur de queue, ou une victime.
Résumé en anglais (original) : Tail biting is a serious welfare concern in pig production. It not only causes distress for victims, but may occur where pigs are unable to cope, and become biters. An animal’s ability to cope with stressful situations may vary between individuals, but the behavioral response could be consistent across different fear eliciting situations. We exposed 75 pigs to open field (OF) and novel object (NO) tests at 14 weeks of age. Within each pen of pigs (n = 16 pens, 55 pigs/pen), 6 pigs were selected for testing using the following criteria: 3 pigs that had severe bite wounds (BITTEN), 1 confirmed biter (BITER), 1 pig which could be easily approached and trained to provide a saliva sample (BOLD) and 1 pig which was extremely evasive, and was unable to be trained to willingly provide a saliva sample (SHY). Given that responses may be consistent in different scenarios, we hypothesized that SHY pigs would display more characteristics of a fear response (i.e., less movement in the open field, more time spent by the door, and longer latency to approach the novel object) than human BOLD pigs. We also hypothesized that BITTEN pigs would behave similarly to SHY and BITERS similarly to BOLD. The BOLD and BITER pigs spent more time exploring (P< 0.05) and less time by the door (P< 0.01) than the BITTEN and SHY pigs. Although there was an overall increase in cortisol level from before to after the tests (P< 0.001), this was only significant for BITTEN (P< 0.001) and SHY (P< 0.05) pigs. Therefore, as hypothesized, for several measures, BOLD, and BITER pigs behaved similarly, and differently to SHY and BITTEN. However, the low sample size potentially meant that for several measures, although numeric differences were in the direction hypothesized, there were no statistical differences. Further work in which a greater number of BITER pigs were included in the sample, may elucidate our hypotheses more clearly, as to whether responses to fear tests in pigs could be associated with the likelihood of being a tail biter, or victim.