Type de document : Revue scientifique publiée dans Mammal Review.
Auteurs : Martina Cecchetti, Sarah L. Crowley, Robbie A. McDonald
Résumé en français (traduction) : Facteurs et facilitateurs du comportement de chasse des chats domestiques et options de gestion
Les chats domestiques Felis catus se distinguent des autres animaux domestiqués par le fait que leur phénotype et leur génotype sont relativement inchangés. Bien qu’ils vivent avec les humains en tant qu’animaux de compagnie ou de lutte contre les nuisibles, ils conservent une capacité de survie indépendante de l’homme et restent volontiers des animaux sauvages. La plupart des chats conservent une certaine propension à exprimer des comportements de chasse, même si la chasse n’est pas nécessaire pour leur alimentation. Dans certains milieux, la déprédation par les chats constitue une menace pour la conservation de la biodiversité, ce qui conduit à des tentatives d’atténuation de leurs impacts.
Nous caractérisons les moteurs et les facilitateurs du comportement de chasse des chats domestiques : origines évolutives, alimentation, cycle de vie, personnalité et environnement. La chasse est particulièrement motivée par des contraintes évolutives et les besoins physiologiques et nutritionnels qui y sont associés. Les causes approximatives de la variation des comportements de chasse sont liées à la disponibilité des proies, à l’élevage et au degré de domestication, tandis que le début du cycle de vie et la personnalité jouent un rôle supplémentaire.
Nous examinons les approches de gestion des chats en termes d’efficacité, de faisabilité et de bien-être. Parmi les méthodes de contrôle des populations létales et à grande échelle, l’empoisonnement est le plus souvent utilisé pour l’éradication des chats dans les îles. Comme l’empoisonnement est contesté pour des raisons de bien-être, l’euthanasie est utilisée à plus petite échelle et dans des endroits habités du continent. Les approches non létales, principalement la stérilisation chirurgicale, sont privilégiées par les défenseurs des chats, mais elles impliquent une logistique et une envergure considérables. Pour tenter d’empêcher la prédation des espèces sauvages par les chats de compagnie, les propriétaires limitent l’accès à l’extérieur et utilisent des dispositifs montés sur des colliers, notamment des cloches, des dispositifs sonores, des couvre-colliers et des collerettes. D’autres interventions au niveau individuel, telles que l’enrichissement du régime alimentaire et du comportement, dont certaines peuvent améliorer le bien-être des chats, ont un potentiel, mais les effets sur la chasse restent à prouver.
La compréhension et la gestion du comportement de chasse des chats sont des défis complexes. Nous mettons en évidence les facteurs qui favorisent et facilitent ce comportement, qui représentent des points de départ pour la formulation de solutions qui pourraient être acceptables pour les propriétaires de chats et pour des groupes plus larges de personnes qui accordent de l’importance au bien-être des chats, tout en étant efficaces pour la conservation de la faune sauvage.
Résumé en anglais (original) : Domestic cats Felis catus are distinct from other domesticated animals because their phenotype and genotype are relatively unchanged. While they live with people as pets or pest controllers, they retain capacity for survival independent of human support and readily persist as feral animals. Most cats retain some propensity to express hunting behaviours, even if hunting is not required for nutrition. In some settings, depredation by cats is a threat to biodiversity conservation, leading to attempts to mitigate their impacts.
We characterise drivers and facilitators of the hunting behaviour of domestic cats: evolutionary origins, diet, life history, personality and environment. Hunting is driven particularly by evolutionary constraints and associated physiological and nutritional requirements. Proximate causes of variation in hunting behaviours relate to prey availability, husbandry and degree of domestication, while early life history and personality play further roles.
We review cat management approaches in terms of effectiveness, feasibility and welfare. Amongst lethal, large‐scale methods of population control, poisoning is most frequently used in cat eradications from islands. Because poisoning is challenged on welfare grounds, euthanasia is used at smaller scales and in inhabited, mainland settings. Non‐lethal approaches, primarily surgical sterilisation, are favoured by cat advocates but entail challenging logistics and scale. In attempts to inhibit predation of wild species by pet cats, owners restrict outdoor access and use collar‐mounted devices, including bells, sonic devices, collar covers and bibs. Other individual‐level interventions, such as dietary and behavioural enrichment, some of which may improve cat welfare, have potential, but effects on hunting remain untested.
Understanding and managing the hunting behaviour of cats are complex challenges. We highlight drivers and facilitators of this behaviour, representing starting points for formulating solutions that might be acceptable to cat owners and wider groups of people who value cat welfare, while also being effective for wildlife conservation.