Type de document : Article publié dans Le Monde
Auteur : Mathilde Gérard
Extrait : Les députés ont adopté en première lecture l’interdiction des orques et des dauphins dans les parcs aquatiques, ainsi que des animaux sauvages dans les cirques.
Ce n’est pas la grande loi révolutionnaire pour le droit des animaux qu’espéraient certains. Mais c’est un texte qui pourrait faire date : l’Assemblée nationale a voté, vendredi 29 janvier, par 79 voix contre 2, la proposition de loi relative à la lutte contre la maltraitance animale, qui était défendue par trois élus de la majorité – Loïc Dombreval et Laëtitia Romeiro Dias (La République en marche, LRM) et Dimitri Houbron (Agir ensemble). Fin des animaux sauvages dans les cirques, des cétacés dans les delphinariums, des élevages de visons pour leur fourrure, encadrement plus strict des achats d’animaux de compagnie et renforcement des peines en cas de maltraitance… Le texte comporte plusieurs mesures qui étaient réclamées de longue date par les associations de protection animale et par une majorité de Français, de plus en plus sensibles au sort des animaux.
Tout au long des trois jours d’examen dans l’Hémicycle, plusieurs élus, notamment de La France insoumise (LFI), n’ont cessé de déplorer que le texte exclue de son champ les chasses cruelles, l’élevage en cage ou encore la corrida, manquant ainsi, selon eux, son objectif. De fait, tous les amendements portant sur ces pratiques avaient été déclarés irrecevables par la commission des affaires économiques. Le député Olivier Falorni (Libertés et territoires) avait raillé une « loi bisounours », Bastien Lachaud (LFI) a parlé d’un texte « luttant contre les maltraitances de certains animaux seulement ». Les rapporteurs du texte, eux, ont justifié une approche pragmatique, assumant d’avancer sur des sujets moins explosifs, mais tout aussi nécessaires à leurs yeux.