Type de document : Article publié dans Ouest France
Auteur : Nathalie Tiers
Extrait : Les outils connectés se développent pour assister les éleveurs dans la surveillance de leur troupeau. Aujourd’hui, ils peuvent être prévenus sur smartphone du vêlage imminent d’une vache, d’une infection sur une mamelle, d’une boiterie, ou encore d’un problème lié à l’alimentation.
Ces équipements peuvent donc contribuer au bien-être animal défini notamment par des critères physiques : absence de faim et de soif, d’inconfort physique, de douleurs, blessures et maladies.
Toutefois, le bien-être animal comprend des aspects plus difficilement mesurables : pouvoir exprimer les comportements naturels propres à son espèce, ne pas éprouver de peur ou de détresse, voire ressentir des émotions positives. » Il faut veiller à ne pas restreindre le bien-être animal aux critères de production et de santé, alerte Isabelle Veissier, directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE). Les créateurs d’outils doivent travailler avec les biologistes pour traiter le bien-être animal dans tous ses aspects. «
Pour Raphaël Guatteo, professeur en médecine bovine à l’École nationale vétérinaire Oniris à Nantes, l’appareillage des animaux soulève aussi des questions éthiques, pour les animaux d’élevage comme pour les animaux domestiques d’ailleurs. » Certains, comme les capteurs introduits dans le rumen des vaches pour surveiller leur température, sont invasifs. D’autres ont un intérêt discutable voire inexistant. Nous avons besoin d’un cadre réglementaire pour évaluer l’efficacité et l’innocuité de ces outils, et pour fixer des limites. Il faut toujours se poser en priorité la question du réel intérêt pour l’animal. «