Type de document : Article scientifique disponible en ligne avant publication dans Applied Animal Behaviour Science
Auteurs : Gemma Pearson, Natalie Waran, Richard J.M.Reardon, John Keen, Cathy Dwyer
Résumé en français (traduction) : Une étude Delphi pour déterminer le consensus des experts sur les indicateurs comportementaux du stress chez les chevaux recevant des soins vétérinaires
Les chevaux qui reçoivent des soins vétérinaires peuvent percevoir cette expérience comme stressante et leurs réactions comportementales peuvent entraîner des blessures chez les personnes qui s’occupent d’eux. La possibilité de mesurer avec précision la réponse au stress des chevaux soumis à des soins vétérinaires présenterait des avantages potentiels. Tout d’abord, cela pourrait mettre en évidence des indicateurs comportementaux communs indiquant que le cheval est stressé, qui pourraient être utilisés comme des signaux d’alarme indiquant que le risque d’une réaction aversive est plus probable. Deuxièmement, elle permettrait de développer des techniques de manipulation peu stressantes pour les procédures vétérinaires. Afin de déterminer s’il existait un consensus d’experts sur les mesures les plus appropriées pour identifier le stress chez les chevaux soumis à des soins vétérinaires, une analyse Delphi à deux tours a été entreprise, impliquant des experts dans les domaines de l’équitation (n = 16), des vétérinaires équins (n = 10), et des scientifiques spécialisés dans le bien-être animal et le comportement qui ne travaillent pas habituellement avec des chevaux (n = 7). Chaque tour a été complété par une enquête anonyme en ligne. Lors du premier tour (R1), les participants ont visionné 11 scénarios de chevaux recevant des soins vétérinaires et ont été invités à évaluer le degré de stress qu’ils percevaient chez les chevaux sur une échelle numérique (de 1 à 10) et à décrire tout indicateur comportemental de stress (IC). Au cours du deuxième tour (R2), ils ont été invités à évaluer l’utilité d’une liste d’indicateurs comportementaux de stress qui avait été compilée à partir des résultats de R1. L’analyse des réponses des participants et la fusion des termes similaires ont permis d’identifier 41 IC dans le R1. La concordance entre les participants (kappa = 0,08) sur le degré de stress qu’ils percevaient chez le cheval dans chaque scénario (R1) était faible, avec un large éventail de notes utilisées pour la plupart des scénarios. Dans le R2, les participants ont convenu que 34/41 (83 %) des IC étaient des indicateurs de stress utiles. Les IC considérés comme indicateurs d’un stress aigu sévère étaient les plus susceptibles d’être considérés comme très utiles pour évaluer le stress du cheval. Les résultats ont mis en évidence une variation dans la capacité des experts à identifier à quels moments les chevaux sont stressés en clinique vétérinaire, en particulier quand les chevaux ne montrent pas de réponses comportementales très manifestes. Bien qu’un certain nombre d’IC aient été jugés utiles, il est probable que le développement d’un éthogramme structuré et d’une formation soit nécessaire pour que l’évaluation des IC soit utilisée avec succès en clinique vétérinaire afin de réduire la probabilité de blessures humaines.
Résumé en anglais (original) : Horses undergoing veterinary care may perceive the experience to be stressful and their behavioural responses can result in injuries to people involved in their care. Being able to accurately measure the stress response in horses undergoing veterinary care would have potential benefits. Firstly, it may highlight common behavioural indicators that the horse is stressed, which could be used as warning signs that the risk of an aversive reaction is more likely. Secondly, it would inform the development of low stress handling techniques for veterinary procedures. To determine if there was expert consensus on the most appropriate measures to identify stress in horses undergoing veterinary care a two round Delphi analysis was undertaken; involving experts in the fields of equitation science (n = 16), equine veterinarians (n = 10), and animal and behaviour welfare scientists who do not normally work with horses (n = 7). Each round was completed as an online anonymous survey. In the first round (R1) participants viewed 11 scenarios of horses undergoing veterinary care and were asked to assign the degree of stress they perceived the horses were experiencing on a numerical rating scale (from 1 to 10) and describe any behavioural indicators of stress (BI). In the second round (R2) they were asked to rate the usefulness of a list of BI that had been compiled from results in R1. Analysis of participants’ responses and merging of similar terms identified 41 BI in R1. There was poor agreement between participants (kappa = 0.08) on the degree of stress they perceived the horse was experiencing in each scenario (R1), with a wide range of scores used for most scenarios. In R2 participants reached agreement that 34/41 (83 %) BI were useful indicators of stress. BI considered indicative of severe acute stress were most likely to be identified as very useful in assessing horse stress. The results highlighted a variation in the ability of experts to identify when horses were stressed in the veterinary clinic, particularly when horses were not showing very overt behavioural responses. Although a number of BI were identified as useful, it is likely that development of a structured ethogram and training would be required to allow assessment of BIs to be used successfully in the veterinary clinic to reduce the likelihood of human injuries.